Le 10 septembre 2015
- Scénaristes : Patrice Ordas>, Patrick Cothias>
- Dessinateur : Christelle Galland
- Coloriste : Morgann Tanco
- Genre : Aventure
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er février 2015
- Durée : 1
Moses Rose nous amène dans le sud des Etats-unis au milieu du dix-neuvième siècle. Cette BD d’aventure et de voyage nous propose de suivre un personnage au lourd passé, Moses Rose, unique survivant d’Alamo, et, contre toute attente, originaire d’Europe.
Résumé :
Moses Rose est le seul et unique survivant du siège d’Alamo – nous sommes nombreux à ce moment de la lecture à écraser une larme en pensant au dénouement dramatique du vieux film de 1960 avec John Wayne et Richard Widmark -. Mais Moses Rose est aussi un vétéran des guerres napoléoniennes. Malheureusement, Moses Rose est surtout recherché pour désertion dans toute l’Amérique ! Nous sommes en 1852 dans le sud des États-Unis, et Moses Rose va devoir effectuer un dangereux pèlerinage à Alamo. Peut-être le dernier d’une vie trop chargée...
Notre avis :
Moses Rose est un vieux monsieur qui n’est pas près de trouver la paix. Une BD d’aventure, certes, mais sur fond historique. En effet, connaissant les deux auteurs, rien n’est laissé au hasard, pas plus la période des années 1850 aux USA que le passé de Moses !
Partant du postulat intéressant qu’il reste un survivant à Alamo - un petit coup de pelle permet de découvrir les fondements d’un tel postulat -. Effectivement, la trace d’un Louis Rose, vétéran napoléonien qui aurait voyagé en Amérique pour finalement rejoindre les troupes de Bowie – pas David, hein, James, le colonel James Bowie -. Rose a-t-il combattu à Alamo ou a-t-il refusé ce combat ? L’histoire est floue et du coup se prête merveilleusement à la fiction.
Ce Louis Rose est décédé en 1851. Ce qui place les faits de la BD Moses Rose après la mort de son inspirateur. En tout cas, c’est une belle manière de redorer le blason de l’homme qui aura laissé sa trace dans les annales de l’histoire US comme « The Coward of the Alamo ». Assertion un peu rapide, si l’on se rappelle l’horreur des guerres napoléoniennes. Un homme qui a traversé ces boucheries ne devait probablement pas être le dernier des lâches...
Mais revenons à la BD, Cothias et Ordas nous offre le portrait d’une personne encore vaillante malgré son âge, brisée par ses souvenirs. Souvenirs qui vont nous être dévoilés car nous nous posons tous la question, mais comment a-t-il pu y avoir un survivant au massacre de Fort Alamo ?
Si le passé est intrigant, le présent est tout aussi riche en mésaventures pour notre vieux Moses - vous aussi, vous avez l’impression d’entendre un gospel monter quand vous lisez ceci ? -.
Il se retrouve à devoir aider un Shérif décidé à retourner à Alamo dans le but de récupérer des documents familiaux importants. Moses s’embarque donc avec le shérif Millsaps, son assistant Sidney Lacouture, une demoiselle qui gère business et filles nommée Madame Clouds, son assistante à elle, la jeune et muette Camélia et Bettie, esclave noire ayant servi Bowie – James, pas David, combien de fois faudra-t-il vous le dire -. Cette troupe disparate s’embarque vers les ruines de l’Alamo. Mais on s’en doute, le voyage ne va pas être de tout repos...
Les ennemis se cumulent et nous vous épargnerons la liste afin de vous laisser le plaisir de la découverte et l’envie d’imaginer les plans retors que les adversaires de Moses vont échafauder pour lui … lui... comment dire ? Lui pourrir la vie.
Cette balade est annoncée sur la tranche de l’album en trois tomes. Un cycle court donc, qui va permettre pourtant, nous le pensons, de s’attacher à ces personnages qui forgent le cœur d’une curieuse aventure.
Si Ordas et Cothias savent nous surprendre – et ce pour notre plus grand plaisir – il ne faut pas oublier le travail graphique qui a été confiée à Christelle Galland.
La couverture donne déjà l’ambiance de la BD. Nuées de fumée crépusculaire, cadavres et ruines d’un fort où se dresse un drapeau claquant au vent et, en premier plan, la forme sombre sortant de l’ombre de Moses Rose, sabre au flanc et pistolet dans le dos. Son chapeau vert cabossé caractéristique, le regard porté vers ses compagnons décédés.
Personnages réalistes, visages expressifs, poses marquées, mais parfois un brin figées, tels sont les personnages de Moses Rose.
Les décors sont à l’image des héros. Présents presque au point de vous faire sentir la fumée acre des charniers ou la moiteur lourde du bayou. Sans doute parce que physiquement, on peut en voir l’impact sur les personnages : transpirations, rictus de douleur. Les couleurs de Morgann Tanco savent ajouter un supplément de vie à chaque décor par les teintes choisies pour rendre la nuit, la lueur d’un éclairage, la clarté de l’aurore.
Le découpage joue sur trois à quatre bandes de une à cinq cases. Les cases de tailles variées s’adaptent à leur contenu et savent accorder de l’espace à un lieu, une action ou se resserrer sur un regard.
Le découpage sait mettre en avant les personnages mais aussi les lieux, comme lors de la première rencontre entre Millsaps et Moses, le regard du lecteur est amené de l’intérieur du Saloon où se déroule la rencontre à l’extérieur où un autre drame se joue, un drame historique de la Nouvelle-Orléans en cette année 1852.
Moses Rose est un récit qu’on prend plaisir à suivre, mélangeant une galerie de personnages parfois classiques et parfois originaux. L’intrigue et les obstacles qui se mettent en place dans ce premier tome ne peuvent que nous faire piaffer d’impatience en attendant la suite du voyage de ce bon vieux Moses.
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Zéda rencontre Moses Rose...
48 pages - 13,90 €
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Galerie photos
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