Le 4 mars 2019

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Mort d’un cancer à Athènes, le 2 mars, le photographe Yannis Behrakis avait couvert trente ans de conflits sanglants à travers le monde.
News : Des réfugiés kurdes qui implorent en masse de la nourriture à la frontière entre l’Irak et la Turquie, en 1991. Un enfant somalien squelettique s’abreuvant à la source d’un jerrican que tient une jeune femme tout aussi famélique, en 1992. La présence fantomatique d’une Afghane vêtue d’une burqa, tournant le dos à un char, en 2001. Et plus récemment, en 2015, le visage d’un migrant surplombé par des ombres massives, implorant, comme tant d’autres de ses compagnons d’infortune, le droit de franchir la frontière grecque. Ce sont quelques-uns des clichés les plus marquants de Yannis Behrakis, qui s’est éteint le samedi 2 mars, à Athènes. Lauréat du World Press Photo en 2000, du prix Bayeux-Calvados pour les correspondants de guerre en 2016, nommé photographe de l’année par le quotidien britannique The Guardian en 2015, Behrakis avait également dirigé l’équipe de Reuters qui avait remporté le prestigieux prix Pulitzer en 2016, pour sa couverture de la crise des réfugiés. A propos de celle-ci, il avait déclaré la même année : "Ma mission était de devenir la voix de ces gens et les yeux de ceux qui sont de l’autre côté, vous savez, tous ceux, à travers le monde, qui sont assis sur leur canapé confortable". En une trentaine d’années, le photographe aura saisi les affrontements les plus meurtriers, des guerres dans l’ex-Yougoslavie, jusqu’aux assauts menés contre l’Etat Islamique, en passant par le Printemps arabe, la seconde guerre du Golfe, le conflit israélo-palestinien.