Mort du musicien brésilien João Gilberto

News : Il n’est pas si courant d’incarner un style musical, après l’avoir initié. João Gilberto était de ces artistes rares dont le nom restera associé à la bossanova, que l’artiste a porté sur les fonts baptismaux, avec son album Chega de Saudade, en 1959. Mais c’est surtout A Garota de Ipanema (The Girl from Ipanema) qui le rendra mondialement célèbre, en même temps que cette musique chaloupée et tranquille, au croisement du jazz et de la samba, qui représentera le Brésil dans le monde entier. Sur ce morceau, chacun se rappelle les contrepoints du légendaire saxophoniste Stan Getz, avec lequel l’artiste collabora dans le cadre de l’album Getz/Gilberto, sorti en 1964. Le morceau, un des plus célèbres du vingtième siècle, a été repris par plus de trois cents artistes, dont Frank Sinatra, Nat King Cole, Ella Fitzgerald. En 1973, il sort son meilleur album João Gilberto, avec le célèbre Águas de Março, composé par un autre co-fondateur de la bossanova Antônio Carlos Jobim, et dont Georges Moustaki proposera une adaptation très réussie (Les Eaux de Mars). Il collabore ensuite, sur Brasil (1980), avec des artistes de ce qu’on a appelé le "mouvement tropicaliste", Gilberto Gil, Caetano Veloso et Maria Bethânia. Cette rencontre de l’ancienne et de la jeune génération se cristallise autour de certaines reprises de chansons patrimoniales comme Aquarela do Brasil. A partir des année 80, la production discographique de l’artiste se ralentit considérablement. Ce sont surtout des compilations et des enregistrements inédits qui seront commercialisés : ainsi, en 2015, les auditeurs pourront découvrir la toute première version du légendaire A Garota de Ipanema, lors d’un concert donné en 1962. Artiste exigeant et excessivement perfectionniste, râleur notoire, João Gilberto aura apporté une contribution essentielle à la musique du vingtième siècle.