Le 22 décembre 2020
- Acteur : Claude Brasseur
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Issu d’une lignée d’artistes, fils du célèbre acteur Pierre Brasseur, l’un des quatre comédiens principaux d’Un éléphant ça trompe énormément s’était fait un nom dans le métier. Il est mort le 22 décembre, à l’âge de 84 ans.
News : Il était le dernier acteur encore en vie de la bande des quatre comédiens stars du diptyque Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Claude Brasseur a rejoint ses amis Lanoux, Rochefort, Bedos, à l’âge de quatre-vingt quatre ans. Il s’est éteint aujourd’hui, après une longue et prolifique carrière cinématographique, de 1956 à 2018. Fils du célèbre Pierre Brasseur et de la comédienne Odette Joyeux, Claude Brasseur débute son parcours artistique au théâtre, où il joue dans Judas, la pièce de théâtre écrite par Marcel Pagnol (1956). L’artiste restera longtemps fidèle aux planches, incarnant à plusieurs reprises, sous la direction de Marcel Planchon, avec lequel il travaillera en de multiples occasions jusqu’en 1987, l’incontournable Sganarelle de la pièce écrite par Molière, Don Juan.
Sa prestation dans le même rôle, sous la caméra de Marcel Bluwal, aux côtés de Michel Piccoli, est particulièrement remarquée, en 1965, à l’époque de ce qu’on appelait encore l’ORTF. Le petit écran le révéle surtout au public dans le rôle de l’aventurier François Vidoq, à travers la série Les Nouvelles Aventures de Vidocq, de 1971 à 1973. Puis Brasseur se tourne définitivement vers le cinéma, qui l’avait déjà employé par l’entremise de réalisateurs importants (il jouait un jeune inspecteur dans le mythique film de Franju, Les Yeux sans visage, en 1960, il incarnait le rôle de Papa dans Le caporal épinglé de Jean Renoir, en 1962, et Jean-Luc Godard l’avait fait tourner dans Bande à part, en 1964).
Les décennies 70 et 80 seront les plus glorieuses : les succès s’enchaînent à partir du polar Les Seins de glace, mis en scène par Georges Lautner, en 1974. Un éléphant, ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), deux comédies réalisées par Yves Robert, seront plébiscitées par des millions de spectateurs, les deux films devenant des classiques, au fil de leurs rediffusions régulières à la télévision. Le premier long métrage du diptyque vaudra à Brasseur son premier César du meilleur acteur dans un second rôle, en 1977. Il obtiendra le trophée du meilleur comédien trois ans plus tard, pour son interprétation d’un flic dans le polar musclé de Robin Davis, La guerre des polices, sorti en 1979.
En 1980, La Boum, dans lequel Brasseur interprète le père de la jeune Vic (Sophie Marceau), devient un phénomène générationnel, avec plus de quatre millions d’entrées rien qu’en France. Parallèlement à ces succès commerciaux, l’artiste fait aussi des incursions dans un cinéma plus en marge, celui de Jean-Luc Godard, par exemple : en 1985, il participe au drame Détective, aux côtés de Johnny Hallyday et Nathalie Baye.
La décennie suivante lui offre le rôle de Joseph Fouché, face à Claude Rich, dans Le Souper, d’abord une pièce de théâtre, adaptée par Edouard Molinaro, au cinéma (1993). La même année, sur les planches, il connaît également un triomphe avec Le dîner de cons écrit par Francis Veber, transposé cinq ans plus tard sur le grand écran. Thierry Lhermitte et Jacques Villeret s’illustreront dans cette translation filmique qui sera un véritable triomphe commercial.
Brasseur quitte le premier plan à partir des années 2000, pour multiplier les seconds rôles avec des fortunes diverses : si, avec beaucoup d’indulgence, l’on retient son personnage de beauf geignard dans la série des Camping à partir de 2006, on oubliera volontiers le père Léon de Chouchou (2003). Ces longs métrages rencontreront largement leur public à leur sortie.
En 2015, Claude Brasseur tourne dans L’Étudiante et Monsieur Henri, un film en forme de chant du cygne, où il est un vieil homme atrabilaire, qui doit accueillir une colocataire étudiante.
Le comédien est mort aujourd’hui. Il avait quatre-vingt quatre ans.
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