Le 24 février 2020
- Réalisateur : Liliane de Kermadec
- Voir le dossier : Nécrologie
On lui doit le délicat Aloïse, avec Delphine Seyrig et Isabelle Huppert, en compétition officielle au Festival de Cannes 1975. Liliane de Kermadec est morte le 13 février dernier.
News : Après Agnès Varda, Yannick Bellon, Patricia Moraz et Claire Clouzot, c’est une autre réalisatrice emblématique du féminisme à l’écran qui disparaît : un féminisme s’inscrivant avant tout dans un courant humaniste et artistique, dénonçant l’aliénation de la femme dans la société, mais respectueux de la liberté des auteurs et de la circulation des œuvres, ce qui est bon à rappeler en cette période de chasse aux sorcières et d’appel à la censure et au boycott de cinéastes majeurs. Née en 1928 en Pologne, Liliane de Kermadec fut d’abord photographe de plateau pour plusieurs longs métrages dont Cléo de 5 à 7 (1962) d’Agnès Varda, Muriel ou le temps d’un retour (1963) d’Alain Resnais, et Bébert ou l’omnibus (1963) d’Yves Robert : il est permis de penser qu’elle y fit preuve de retenue et d’intégrité, ce qui n’était pas forcément le cas de tous ses confrères. Après un court-métrage (Le Temps d’Emma, 1964), Liliane de Kermadec passa au format long avec deux œuvres sélectionnées au Festival de Cannes. Home Sweet Home (1972) fut suivi d’Aloïse (1975), en compétition officielle : un récit subtil et prenant, autour de l’internement d’une femme qui s’exprimait par la peinture, interprété par Isabelle Huppert et Delphine Seyrig. Bien accueilli par la critique, le film ne permit cependant pas à sa réalisatrice de poursuivre la carrière qu’elle méritait. Elle signa deux autres longs métrages qui n’eurent pas la même audience : La Piste du télégraphe (1994) avec Elena Safonova, Mylène Demongeot et Miki Manojlović ; et Le Murmure des ruines (2008, sorti en 2013). Liliane de Kermadec réalisa aussi des téléfilms, tout en ayant une activité théâtrale. Elle nous a quittés le 13 février 2020.
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