Le 25 avril 2023
- Acteur : Harry Belafonte
- Chanteur : Harry Belafonte
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Harry Belafonte avait consacré sa vie à son art mais aussi et surtout à la défense des droits civiques dans le monde.
News : Né à Harlem d’un père martiniquais et d’une mère jamaïcaine, Harry Belafonte passe son enfance à la Jamaïque. De retour à New York après être entré dans la marine, il prend des cours d’art dramatique, chante dans une boîte de nuit, et enregistre des morceaux populaires. Passionné par la chanson folk et des airs venus des Caraïbes, il se produit dans des cabarets et des théâtres et cumule les tubes, comme le célèbre Banana Boat Song. Il obtient la consécration de ses pairs qui lui décernent le Tony Award du meilleur acteur dans un musical pour le spectacle John Murray Anderson’s Almanac (1954).
C’est en 1953 que Harry Belafonte débute au cinéma, interprétant un professeur dans le drame musical Bright Road de Gerald Mayer. Il y a pour partenaire l’actrice et chanteuse afro-américaine Dorothy Dandridge, avec laquelle il partagera aussi l’affiche dans Carmen Jones (1954) d’Otto Preminger. Adapté de l’opéra de Bizet, ce dernier film est une réussite mais le racisme ambiant de l’époque nuit à son exploitation. Et en France, l’œuvre est interdite d’importation pendant vingt-cinq ans en raison d’un procès intenté par les héritiers des librettistes originaux… Plus que le mélodrame Une île au soleil (1957) de Robert Rossen, où il est éclipsé par James Mason, on retient son interprétation dans la dystopie Le monde, la chair et le diable (1959) de Ranald MacDougall, que Belafonte produit. Cette réussite du genre, qui offre des images étonnantes d’un New York déserté, est une intéressante réflexion sur les dangers du nucléaire et la question raciale. Il faut dire que Harry Belafonte est lui-même un progressiste, militant actif, qui consacrera sa vie à la lutte pour les droits de l’homme dans le monde. Après ce métrage, l’acteur est à l’affiche du polar Le coup de l’escalier (1959) de Robert Wise (dont il est également producteur).
- Kim Hamilton et Harry Belafonte dans Le coup de l’escalier
- © 1959 United Artists / Gold Medal Studios. Tous droits réservés.
S’il poursuit ses enregistrements de disques, il espace par la suite ses rôles au cinéma, pour se consacrer à ses combats civiques. On le retrouve au grand écran en 1970 : il est avec Zero Mostel la covedette du conte fantastique The Angel Levine de Ján Kadár ; avant d’être le partenaire de Sidney Poitier dans le western Buck et son complice (1972), le premier du genre à être porté par deux acteurs noirs, et que réalise Poitier. Puis c’est à nouveau une éclipse de plus de vingt ans, avant qu’il n’accepte de partager l’affiche avec John Travolta dans White Man (1995) de Desmond Nakano, qui aborde les problèmes raciaux sous un angle insolite. Harry Belafonte est ensuite dirigé par Robert Altman dans Kansas City (1996), un drame policier mineur qui vaut essentiellement pour son interprétation et sa musique composée de morceaux de jazz.
On le voit dix ans plus tard dans le film choral Bobby (2006) d’Emilio Estevez, qui relate l’assassinat de Robert Kennedy. Trois ans après reçu un Oscar d’honneur (2015), il n’est pas surprenant de le retrouver en guest star dans le décapant BlacKkKlansman (J’ai infiltré le Ku Klux Klan) de Spike Lee. Un beau final pour un artiste de talent et fidèle à ses convictions.
Harry Belafonte est décédé le 25 avril 2023 à l’âge de 96 ans.
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