Le 17 février 2016

- Réalisateur : Andrzej Zulawski
- Voir le dossier : Nécrologie
Un très grand cinéaste, radical, furieux, cultivé, pour une œuvre à l’hystérie déroutante. Redécouvrons l’implacable Zulawski.
L’auteur radical de L’Important c’est d’aimer, Possession, et La Femme publique nous a quittés des suites d’un cancer, à l’âge de 75 ans. Ce réalisateur hors norme, d’origine polonaise, avait débuté une carrière sulfureuse dans son pays, avec des films comme La Troisième partie de la nuit (1971) ou Le Diable (1972), qui provoquèrent le courroux des censeurs conservateurs communistes et catholiques d’une Pologne peu ouverte à une vision sombre et impie de l’art.
Il se tourne vers la France à partir de 1975 et dirige les plus grandes actrices de leurs générations : Romy Schneider dans L’Important c’est d’aimer, son chef-d’œuvre (1975), Isabelle Adjani, formidable de fureur dans Possession (1981), Valérie Kaprisky dans le déshabillé La Femme publique qui secoua la Croisette en 1984, ou encore sa bien-aimée Sophie Marceau, avec laquelle il partagea sa vie pendant plusieurs décennies, avant une rupture tumultueuse au début des années 2000 qui le plonge dans une grande dépression. Il avait dirigée la jeune star dans L’Amour braque (1985), Mes nuits sont plus belles que vos jours (1989), La Note bleue (1991), et La Fidèlité (2000).
Parangon d’un cinéma dépressif, libertaire et fougueux, aux tumultes psychologiques abyssaux, il était estampillé années 70-80, époque où il alignait les succès prestigieux, avant d’arrêter le cinéma en 2001, pendant 14 ans.
Malgré sa maladie, il revient en 2015 avec l’étrange Cosmo, une œuvre de nouveau décriée par la critique pour ses dérapages abscons. il vivait alors en Pologne et s’était détaché du cinéma contemporain.
Un grand auteur jusqu’au-boutiste dont il est impératif de redécouvrir deux décennies de travail, au moins.