Le 20 février 2022
- Acteur : Monica Vitti
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Une "reine du cinéma italien" est morte le 2 février 2022. Révélée par Michelangelo Antonioni, elle avait collaboré avec quelques-uns des réalisateurs les plus importants de leur époque.
News : Le regard à la fois nostalgique et mystérieux, l’actrice italienne Monica Vitti a incarné les personnages inoubliables des films d’Antonioni, ceux de L’avventura, La nuit (1961), L’éclipse (1962), et Le désert rouge (1964), qui constituent la fameuse « tétralogie de l’incommunicabilité ». Le réalisateur italien avait repéré la comédienne, d’abord passée par le théâtre, dans des seconds rôles comiques au cinéma, avant de lui donner sa chance en lui confiant le rôle de Claudia dans L’avventura. Vitti devient alors la muse du cinéaste et, partant, d’un cinéma intellectuel international. Sa sveltesse et son allure distanciée font ce cette blonde parfois brune un archétype de l’anti-star de la première moitié des années 60, loin des pulpeuses Loren et Lollobrigida qui dominent le box-office transalpin de l’époque. La Vitti est plutôt apparentée à une galerie d’actrices sophistiquées comme Silvana Mangano, Claudia Cardinale et, en France, Delphine Seyrig ou Anouk Aimée. Compagne d’Antonioni jusqu’en 1967, elle choisit de donner une autre image d’elle-même après leur rupture. Monica Vitti avait déjà montré des dispositions pour la comédie dans Château en Suède (1963) de Roger Vadim. Elle poursuit dans cette voie dans la seconde moitié de la décennie, avec des films aussi divers que La soucoupe volante (1964) de Tinto Brass, Modesty Blaise (1966) de Joseph Losey, La fille au pistolet (1968) de Mario Monicelli, et Amore mio aiutami (1969) d’Alberto Sordi. Dans les années 70, elle trouve son meilleur rôle avec Drame de la jalousie (1970) d’Ettore Scola, aux côtés de Marcello Mastroianni et Giancarlo Giannini. Cette décennie est cependant moins riche en réussites, malgré une participation remarquée dans Le fantôme de la liberté (1974) de Luis Buñuel. Elle tourne toutefois avec Miklós Jancsó (La pacifista, 1970), Carlo Di Palma (Teresa la voleuse, 1973), Luciano Salce (Le canard à l’orange, 1975), André Cayatte (La raison d’État, 1978) et Luigi Zampa (Les monstresses, 1979). Par la suite, Monica Vitti ralentit le rythme des tournages. On la voit encore dans quelques productions dont Non ti conosco più amore (1980) de Sergio Corbucci et Le tango de la jalousie (1981) de Steno. Elle passe à la mise en scène avec Scandale Secret (1990) dont elle partage l’affiche avec Elliott Gould. La comédienne a obtenu plusieurs prix dont l’Ours d’argent de la meilleure actrice à la Berlinale 1983 pour Flirt de Roberto Russo, six Donatello de la meilleure actrice et un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière en 1995. Puis elle se retire, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Monica Vitti est décédée le 2 février 2022 à l’âge de 90 ans.
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