Femmes, femmes, femmes
Le 6 octobre 2009
Mères et filles est un film de femme sur les femmes qui n’entre jamais dans un discours féministe rancunier. Un portrait générationnel convaincant, servi par des actrices magistrales.
- Réalisateur : Julie Lopes-Curval
- Acteurs : Catherine Deneuve, Marie-Josée Croze, Michel Duchaussoy, Jean-Philippe Écoffey, Marina Hands
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Date télé : 24 janvier 2017 20:55
- Chaîne : Cherie 25
- Date de sortie : 7 octobre 2009
- Plus d'informations : Le site officiel
– Durée : 1h45mn
Mères et filles est un film de femme sur les femmes qui n’entre jamais dans un discours féministe rancunier. Un portrait générationnel convaincant, servi par des actrices magistrales.
L’argument : Trois femmes, trois générations.
Dans les années 50, Louise a quitté le domicile conjugal alors que ses enfants étaient encore jeunes. Elle n’a plus donné signe de vie. Sa fille Martine est restée dans la petite ville de bord de mer où elle est devenue médecin.
Aujourd’hui Audrey, la fille de Martine, la trentaine indépendante, revient rendre visite à ses parents. Elle va trouver par hasard un cahier ayant appartenu à sa grand-mère, un journal qui pourrait enfin expliquer son départ.
Éclaircira-t-il les non-dits qui altèrent depuis toujours les relations au sein de la famille ?
Audrey y trouvera-t-elle les réponses aux questions qu’elle se pose sur son propre avenir ?
Notre avis : Impossible de désigner un personnage principal dans Mères et filles. Comme le titre est au pluriel, les héroïnes sont multiples. Car il s’agit bien d’héroïnes au sens littéral du terme : chacune d’elle s’est battue pour se créer sa place, exister dans la société, aux yeux des autres et assumer leurs envies et leur personnalité. Un combat, un leitmotiv quotidien qu’expose Julie Lopes-Curval, dans son troisième long-métrage après Bord de mer et Toi et moi.
- © Philippe Guilbert
Pour incarner des femmes aussi combatives, le choix des actrices s’avère crucial et demande des personnalités fortes qui soient néanmoins capables de ne pas annihiler le personnage. Marina Hands se révèle particulièrement convaincante. Dans Lady Chatterley de Pascale Ferran, l’actrice portait le film et sublimait son personnage en donnant à l’héroïne du roman de David Herbert Lawrence une véritable dimension tragique. Elle interprétait une femme libre de corps et d’esprit dans une époque où les mœurs et les mentalités ne pouvaient concevoir que les femmes disposent entièrement d’elles-mêmes. Le personnage qu’elle interprète dans Mères et filles en est le prolongement moderne ; elle a fait ses choix amoureux et professionnels en fonction de ses désirs propres. De retour en vacances en famille, elle plonge dans son passé familial et découvre, fascinée autant qu’inquiète, la vie, moins lisse qu’elle ne le pensait, des femmes des générations précédentes. Sa mère, incarnée par une Catherine Deneuve impressionnante, incarne un personnage riche et complexe, rongé par une histoire lourde à porter. L’actrice, toujours aussi cinégénique, illumine chacune de ses scènes, avec une froideur qui masque une fragilité certaine de la femme qu’elle personnifie.
- © Philippe Guilbert
La relation entre Marina Hands et Catherine Deneuve est le fil directeur de Mères et filles qui permet également de comprendre l’histoire de Louise, la grand-mère disparue sans laisser de traces, il y a cinquante ans. On voit ce personnage à travers les flash backs fantasmés du personnage de Marina Hands. Ces retours en arrière se font sans qu’une différence esthétique ne soit clairement identifiable (on évite les tons sépias et le noir et blanc), les temps passés et présents s’entremêlent et, progressivement, se retrouvent pour révéler la vérité.
Mais, si les femmes sont au cœur de l’intrigue, il ne faut pas nier l’importance du mari de Catherine Deneuve qui crée la jonction entre la mère et la fille et entre la mère et la grand-mère absente. Michel Duchaussoy apporte une douceur salvatrice face aux tempéraments exacerbés des héroïnes. Les hommes et les femmes se font souffrir à parts égales et le scénario de Julie Lopes-Curval a l’intelligence de rappeler les évolutions des mœurs en fonction des époques - ce qui évite tout raccourci féministe un peu simpliste et forcément caricatural. Mères et filles est donc un long-métrage qui s’apprécie pour ses actrices particulièrement talentueuses et pour sa réalisatrice, pleine de finesse, qui donne à voir une œuvre à la fois légère et réflexive.
- © Philippe Guilbert
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Norman06 3 novembre 2009
Mères et filles - La critique
Du cinéma très "psychologisant" et un brin académique, avec ses secrets familiaux, ses rancœurs enfouies, et ses flash backs explicatifs et illustratifs, bien loin de la finesse de Sonate d’automne. En dépit de ses aspects convenus, ce téléfilm de luxe se laisse regarder sans ennui grâce à ses interprètes impeccables (Deneuve surtout).