Mademoiselle K chante la rupture dans son 5e album

©Raphael Lugassy

Une femme libre. On l’a connaissait rebelle, écorchée, intransigeante, mais aujourd’hui Katerine Gierak s’est assagie. Dans la musique, du moins. Libérée de sa maison de disques après avoir fondé sa propre maison de prod, Katerine Gierak a aussi connu la rupture sentimentale qui l’a profondément ébranlée jusqu’au besoin de la reconstruction ; on retrouve ce thème comme leitmotiv de l’album.
On l’avait laissée grandiose avec un opus en anglais Hungry dirty baby, un bijou brut qui finissait en apothéose avec Someday, l’un des plus beaux titres de sa carrière, on l’a retrouve rayonnante avec Sous les Brûlures l’Incandescence Intacte, un opus d’ouverture vers des genres plus posés ou plus tendance où on ne l’attendait pas forcément. Il marque aussi son retour à la langue française, pour sept morceaux et demi du moins.
Le single On s’est laissé, hypnotique virée dans l’électro, explore la rupture dans des dimensions sonores qui s’entrechoquent. Le morceau se distingue dans sa force, son excellence aussi.
Autre genre. La voix magnifiquement fragile, le phrasé sublimement fort... elle se met à nue dans J’ai pleuré, ballade acoustique inédite dans son tableau de chasse.

spip-bandeau

(C) Raphael Lugassy

Parmi les meilleurs moments de l’album, Bonjour bonjour, morceau d’ouverture impeccable, et surtout Sous les brûlures, qui évoque cette rage, cette incandescence qui brûle toujours... tout de suite suivi de l’interlude Pour aller mieux, concept révélateur du sens de l’album... Cette suite d’interventions d’anonymes à qui l’on a probablement demandé ce qu’ils faisaient "pour aller mieux", sert de transition inventive, drôle, sincère et pudique, avant une reprise hypothétique, Ca ne sera pas moi, vers plus d’allégresse. Mais le retour au rock pur, celui d’Hypnotisés vers la lumière, montre que la flamme ne s’est pas éteinte, érigeant en conclusion le titre de l’album, Sous les brûlures, l’incandescence intacte.
De l’évolution sur dix morceaux, certes, c’est un peu court, mais que c’est bon ! Le groupe Mademoiselle K, dans son essence a-t-il vraiment changé ? On aime à croire que non et bien des indices nous le démontrent.
A suivre donc.