Le 21 novembre 2016
Entre mélancolie et poésie, un film d’animation enchanteur sur l’isolement et le temps qui passe.
- Réalisateur : Jean-François Laguionie
- Genre : Animation
- Nationalité : Français, Canadien
- Durée : 1h15mn
- Date de sortie : 23 novembre 2016
- Festival : Festival d’Arras, Festival d’Annecy 2016
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Résumé : À la fin de l’été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen, partir sans elle. La ville est désertée. Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées d’équinoxe surviennent condamnant maintenant électricité et moyens de communication. Fragile et coquette, bien moins armée que Robinson, Louise ne devrait pas survivre à l’hiver. Mais elle n’a pas peur et considère son abandon comme un pari. Elle va apprivoiser les éléments naturels et la solitude. Ses souvenirs profitent de l’occasion pour s’inviter dans l’aventure. Jusqu’à ce qu’une explication lui soit révélée et que tout rentre dans l’ordre.
Notre avis : Après avoir réalisé des courts métrages dont La Demoiselle et le Violoncelliste qui le révèle en 1965 au Festival d’Annecy, Jean-Fançois Laguionie reçoit la palme d’Or du court-métrage au Festival de Cannes 1978 pour La Traversée de l’Atlantique à la rame. Devenue l’une des figures emblématiques de l’animation française, il réalise en 1985 son premier long-métrage d’animation. En 1999, il signe Le château des singes, puis revient en 2003 avec L’île de Black Mor et Le tableau en 2011.
Son cinquième long-métrage nous fait partager les rêves d’une grand-mère au caractère bien trempé, que la solitude forcée oblige à se retourner sur sa vie, à l’heure où les souvenirs s’estompent.
- Gébéka Films
C’est la fin de l’été. Les baigneurs se pressent sur la plage, les familles s’égayent dans la mer. Tout ça est bien bruyant pour Louise, à l’écart de la foule sur son fauteuil. Mais bientôt, les touristes désertent les lieux. Pour en profiter un peu, Louise attend le dernier train et attend tellement qu’il finit par partir sans elle. La voilà bien seule dans cette station balnéaire où les villas normandes, que Jean-François Laguionie n’a eu aucun mal à dessiner puisqu’elles sont directement inspirées de celles où il passait ses vacances, sont vides. Le temps rapidement se dégrade, les grandes tempêtes amènent de l’eau dans les rues et les premières nuits sont difficiles. Mais bientôt le beau temps revient et lui offre un automne d’exception. Louise décide alors que c’est le moment de se construire une cabane sur le rivage et de démarrer une nouvelle vie, car elle est costaude, Louise, tant physiquement que mentalement. Elle cultive son potager et s’aperçoit que sa santé s’améliore. Notre Robinsonne se cherche un compagnon. Ce bon vieux chien noir et blanc au regard tendre, elle ne le nommera pas « Vendredi » mais « Pépère ». Il est à la fois son miroir et son confident. C’est lui qu’elle interroge quand elle constate que les touristes ne reviennent, ni à Noël, ni même à Pâques. Elle en conclut qu’elle est punie.
- Copyright Gébéka Films
Les souvenirs de son enfance en profitent alors pour s’inviter dans l’aventure pendant que de son côté Jean-François Laguionie nous transporte dans un décor onirique. Ses dessins réalisés sur un papier au grain apparent et mêlant le lavis et l’aquarelle au crayon de couleur et de pastel créent une ambiance de légèreté et d’optimisme au charme fou. Une mise en scène toute en finesse nous permet de suivre sans brusquerie le fil des pensées (pourtant parfois emmêlées) de la vieille dame à qui la comédienne Dominique Frot prête sa voix avec une sincérité touchante. La musique vient soutenir à la fois la mélancolie et la force du récit. Pendant que les bruits d’oiseaux, de mer, de vent renforcent la situation d’abandon, le piano de Pierre Kellner assure un contrepoint correspondant au dynamisme de Louise pendant que Pascal Le Pennec se charge de nous transmettre l’aspect le plus profond de ses souvenirs et de ses rêves.
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Et puis en juillet, les touristes reviennent. Louise ne se pose plus de question, elle reprend sa vie. Quant à nous spectateurs, nous conserverons de cette belle aventure un peu de douceur et beaucoup de sérénité au sein d’une nature aquarellée qui frémit de couleurs, de lumière et de chants d’oiseaux.
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