Le 4 août 2009
En dépit de qualités certaines, dont un beau travail photographique et une cohérence thématique, le cinéma d’Alonso n’échappe pas au péché mignon d’un certain cinéma d’auteur : il est soporifique.
- Réalisateur : Lisandro Alonso
- Acteurs : Juan Fernandez, Giselle Irrazabal, Nieves Cabrera
- Genre : Drame
- Nationalité : Espagnol, Argentin, Néerlandais
- Distributeur : Zootrope Films
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 5 août 2009
- Festival : Festival de Cannes 2008
Résumé : Au milieu de l’océan atlantique, Farrel demande au capitaine du bateau sur lequel il travaille l’autorisation de descendre à terre : il veut se rendre là où il est né pour savoir si sa mère respire encore. Farrel a travaillé comme marin les vingt dernières années de sa vie. Il s’est soûlé, a payé les femmes qu’il a eues, et ne s’est fait aucun ami. Une fois parvenu au hameau enneigé où il a vécu ses premières années, il découvre que sa mère vit toujours mais également que la famille compte une personne de plus.
Critique : Liverpool a certes des qualités certaines, à commencer par un beau travail photographique et une cohérence thématique et esthétique avec l’univers de son réalisateur, aux yeux de ceux qui avaient pu voir La Liberté (Un Certain Regard 2001) et Fantasma (Quinzaine des Réalisateurs 2006). Mais le minimalisme naturaliste de Lisandro Alonso a ses limites, surtout trois décennies après Le Camion de Duras, Jeanne Dielman d’Akerman ou les Wenders des années 70 : plans-séquences étirés à n’en plus finir, quête existentielle sous forme de road movie, absence d’enjeu dramatique réel. Plus rien n’est ici novateur.
- © Zootrope Films
Le plus pénible est surtout cette impression de conformisme « festivalièrement » correct, qui cherche à s’attirer les bonnes grâces des apôtres du dogme de Bazin, tout en affichant une condescendance manifeste envers le public. Par ailleurs, les rapports de l’homme avec son milieu ont été déjà traités, avec plus de talent, par Carlos Reygadas (Batalla en el cielo, Lumière silenceuse), dont Alonso semble être un parent pauvre. Rien de transcendant donc dans ce pensum édifiant qui trouvera, n’en doutons pas, des aficionados.
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Norman06 23 août 2009
Liverpool - Lisandro Alonso - critique
Ce film a des qualités certaines, à commencer par une beau travail photographique et une cohérence thématique et esthétique. Mais ce minimalisme naturaliste a ses limites, surtout trois décennies après Duras, Akerman ou Wenders : plans séquences étirés à n’en plus finir, quête existentielle sous forme de road movie, absence d’enjeu dramatique réel. Plus rien n’est ici novateur. Le plus pénible est surtout cette impression de conformisme "festivalièrement correct", qui cherche à s’attirer les bonnes grâces des apôtres du dogme de Bazin, tout en affichant une condescendance manifeste envers le public.