Le 16 août 2013
Angoulême, Yaoundé : 6000 km
Yaoundé est une ville tentaculaire qui ne se laisse pas apprivoiser. Il y a des quartiers, et des sous quartiers. Je me surprends à trouver à la trouver belle depuis ma terrasse (suis pas une aventurière faut pas déconner non plus) Bref je ne m’éloigne jamais de mes chemins balisés.
Un magasin m’intrigue. L’enseigne indique : " Librairie, parfum et piles". Puisqu’il est sur ma route (tu suis ?) un jour je suis rentrée, mon fils sous le bras, plus intriguée par le nom de l’enseigne que par le lieu. Il s’agit d’une boutique « en dur », ce qui signifie que les commerçants sont propriétaires de leur terrain.
Un luxe à Yaoundé.
J’entre donc dans cette librairie, parfum et piles. Les conversations cessent. J’ai l’habitude. Ce n’est pas parce que je suis blanche, non ça c’est vu et revu, c’est parce que je suis blanche ET avec un petit garçon noir dans les bras.
Et la Bd dans tout ça me demandes-tu ? Et tu as raison de t’interroger, ça vient ne sois pas si impatient.
Tout le monde se tait donc à mon entrée.
– Tu es perdue ? me demande le propriétaire des lieux.
(Oh non rassure-toi cette boutique est pile dans mes balises)
– Je me demandais pourquoi les 3 accolés sur l’enseigne du magasin ?
– Parce nous vendons les 3 ! (ben oui soyons pragmatique)
Mon fils par terre, on déambule dans les rangées, de plus en plus étroites. J’y trouve des piles (c’est marqué sur l’enseigne, tu suis ou pas ??) , du parfum solide qui ne sent rien, du parfum liquide qui sent très très très fort.
Et des livres ! Le graal quoi.
Des traités de philo, de socio, d’agriculture, un art de la guerre, un comment soigner son jardin anglais et là, tout en dessous d’une pile, tadaaaam : Astérix chez les Corses !
Bon état, manque pas de page, mon fils l’a goûté (oui c’est bon pour les anticorps) et approuve.
Je le mets sous le bras et m’en vais demander le prix.
« C’est mon livre » me dit alors le propriétaire, « je le vends pas, j’ai appris à lire avec ».
Il vise mon fils : « c’est aussi surprenant qu’une blanche avec un bébé noir ». De nous marrer tous les deux.
Respect hein messieurs Goscinny et Uderzo.
Galerie photos
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