Léviathan - le test DVD

Le son et l’image superbes de Léviathan, dernier film du cinéaste russe Andreï Zviaguintsev et lauréat du Prix du Scénario au dernier Festival de Cannes, sont soigneusement restitués sur le support DVD, mais les bonus manquent de consistance.

L’argument : Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif...

Le film :

Magnifique vision d’une Russie dévastée par la corruption, l’alcoolisme et la dépression, Leviathan a marqué la France (Prix du scénario à Cannes) et les USA (Golden Globes du Meilleur Film Etranger, nomination aux Oscars dans cette catégorie)... Réalisation majestueuse, psychologie au scalpel, et sentiment de dépression souligné par la musique fascinante, quoique ponctuellement utilisée, de Philip Glass, Leviathan a été vu par plus de 170.000 spectateurs sur notre territoire. Un score costaud pour une oeuvre russe de près de 2h20.

La critique complète ICI

Les suppléments :

On aurait apprécié en savoir un peu plus sur la manière dont Andreï Zviaguintsev a conduit le tournage de Léviathan, comment il a construit tous ces magnifiques plans, comment il a utilisé la lumière douce et diffuse pour donner de la chaleur à son histoire. Malheureusement, aucun making of n’est présent dans les bonus du DVD. On découvre cependant un sympathique entretien où le réalisateur nous explique sa vision du cinéma et de la vie en général, ce qui peut être intéressant pour mieux comprendre son film. L’approche se situe au niveau métaphysique.
Les vingt minutes de scènes coupées prolongent l’émotion. Une nouvelle occasion de voir les acteurs en jeu, pudiques et sobres, et les magnifiques lumières de Mikhail Krichman, directeur de la photographie.

L’image :

La lumière est souvent douce, diffuse ou tamisée, c’est donc avec une certaine jouissance que l’on se délecte des plans du film, dans un rendu DVD qui garde toute leur valeur esthétique. On notera toutefois un léger grain sur les images faiblement éclairées.

Le son :

Il est évident qu’un énorme travail a été fait sur le son. Le Dolby Digital 5.1 restitue chaque détail sonore, les dialogues sont très nets à l’écoute et même la respiration des acteurs est perceptible. Ces petits riens sont très importants dans la construction dramatique de Léviathan. Et puis, il y a ces moments où, lorsque la marée se déchaîne, le son est tel que l’on est littéralement immergé dans un véritable concerto de vent et de vagues s’écrasant sur les rochers. Il n’est pas de musique plus envoûtante que celle que joue la nature, et celle-ci est parfaitement enregistrée et conservée sur le DVD.