Le 20 octobre 2020
Une famille argentine va être déchirée par les événements de la Seconde Guerre mondiale. D’une histoire un peu ampoulée, Vincente Minnelli tire un mélodrame flamboyant.
- Réalisateur : Vincente Minnelli
- Acteurs : Ingrid Thulin, Charles Boyer, Glenn Ford, Paul Lukas, Paul Henreid, Lee J. Cobb, Karlheinz Böhm, Yvette Mimieux, Marcel Hillaire, Albert Rémy, Nestor Paiva
- Nationalité : Américain
- Distributeur : MGM / UA France
- Durée : 2h27mn
- Date télé : 25 juin 2024 21:00
- Chaîne : MCM
- Titre original : The Four Horsemen ot the Apocalypse
- Date de sortie : 18 janvier 1962
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Résumé : Argentine 1938 : le patriarche Julio Madariaga (Lee J. Cobb), riche propriétaire noceur et tonitruant, doit retrouver ses deux filles, leurs maris et ses petits enfants. L’un de ses deux gendres, Marcelo (Charles Boyer) est français, le second Karl (Paul Lukas) est allemand. Si le fils de Marcelo, Julio (Glenn Ford), insouciant et volage, qui lui est proche, le remplit de fierté, il connaît moins Heinrich (Karlheinz Böhm), qui a fait ses études en Allemagne. Lors du dîner, il apprend que ce dernier a abandonné ses études pour rejoindre le parti nazi
Critique : C’est la deuxième adaptation du roman espagnol de Vicente Blasco Ibáñez, datant de 1916, après celle de Rex Ingram tournée en 1921, avec notamment Rudolf Valentino.
Si la première avait pour toile de fond, comme le livre, la Première Guerre mondiale, la version de Vincente Minnelli situe l’action lors du second conflit planétaire.
Il fallait un sacré culot pour se lancer dans une nouvelle adaptation de cette histoire ampoulée, qui emprunte son titre à la Bible, en se référant sans modestie aux quatre cavaliers de l’Apocalypse que sont la Conquête, la Guerre, la Famine et la Mort.
Il fallait s’appeler Vincente Minnelli pour en faire un mélodrame élégant en Technicolor flamboyant (appelé "Metrocolor" à la MGM.), dû à Milton R. Krasner.
Le choix du casting est quant à lui particulièrement surprenant : Glenn Ford est un peu trop âgé pour le rôle de Julio ; la Suédoise Ingrid Thulin, égérie d’Ingmar Bergman, interprète une Française ; Paul Henreid, d’origine autrichienne, incarne lui aussi un Gaulois (comme dans Casablanca de Michael Curtiz en 1942) et l’Américain Lee J. Cobb se retrouve dans la peau d’un Argentin pur jus.
Si le fil conducteur du récit utilise les recettes propres au mélo, avec des personnages très schématiques dans une Argentine de carte postale, puis dans un Paris sous l’Occupation très propret, la mise en scène aérienne du cinéaste réussit à tout faire passer, nous gratifiant, en outre, de plusieurs scènes d’une rare puissance émotionnelle : on mentionnera la séquence où Julio (Glenn Ford), sans un mot, sur un pont de Paris, glisse délicatement la clé de son appartement dans la poche de la femme qu’il aime. On évoquera aussi la scène où Marguerite (Ingrid Thulin) découvre, dans l’obscurité d’un porche, son mari Etienne (Paul Henreid) qui vient d’être libéré par la Gestapo. Enfin, on retiendra la sidération de Marcelo (Charles Boyer) qui, venu plaider pour la seconde fois la cause de sa fille Chichi auprès de son beau-frère Karl (Paul Lukas), apprend une terrible nouvelle.
Le long métrage est aussi le parcours d’un riche héritier désinvolte et égoïste se déclarent neutre, mais qui, plongé dans l’injustice de l’Occupation, va se révéler en héros.
Deux autres films plus récents se réfèrent aussi au même titre et aux personnages de la Bible, mais sans rapport avec les deux œuvres citées : Les quatre de l’Apocalypse ("I quattro dell’ Apocalisse" 1975), western gore (!) de Lucio Fulci, avec Fabio Testi et Tomás Milián, et Les cavaliers de l’Apocalypse ("Horsemen" 2008), thriller américain de Jonas Åkerlund, avec Dennis Quaid.
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