Le 6 décembre 2024


- Scénariste : Miceal Beausang-O’Griafa>
- Dessinateur : Xavier Delaporte
- Coloriste : Greg Lofé
- Genre : Thriller, Polar
- Editeur : Philéas
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 29 août 2024
Une adaptation du thriller angoissant de la romancière à succès Karine Giebel.
Résumé : Policier chevronné, Benoît Lorand se retrouve enfermé dans une cave après avoir été drogué par une femme, Lydia, avec qui il a passé la soirée. Il ignore tout des motivations de sa geôlière, qu’il ne connaissait pas avant de l’avoir dragué. La jeune femme semble lui vouer une haine particulièrement tenace, et le soumet à la torture, le privant de nourriture ou le frappant. Benoît Lorand comprend que Lydia l’accuse d’un meurtre, celui de sa sœur, qu’il jure ne pas avoir commis. Débute alors huis clos oppressant entre deux fortes personnalités…
Critique :Premier best-seller de Karine Giébel – autrice de polars à succès – avec 200 000 exemplaires vendus, Les morsures de l’ombre plonge le lecteur dans les bas-fonds de l’âme humaine, où le mensonge voisine avec la manipulation. Si le point de départ du récit est simple, l’intrigue navigue rapidement sur les raisons qui ont conduit Benoît Lorand dans cette sinistre cave, où il semble condamné à mourir à petit feu. Homme volage, le policier est victime de son attirance pour la gent féminine, mais serait-il également un meurtrier ? Lydia en est persuadé. Mais d’où la jeune femme tire-t-elle cette intime conviction ? Le huis-clos tendu, où s’affrontent deux esprits, se tient en parallèle de l’enquête sur la disparition de Benoît, qui démarre d’autant plus rapidement qu’elle est menée par ses collègues. Ceci dit, Benoît n’est pas apprécié par tout le monde dans le service, et ses collègues découvrent d’autres facettes du personnages, notamment dans sa relation avec sa femme…
- © Miceal Beausang-O’Griafa, Xavier Delaporte, Greg Lofé d’après Karine Giebel / Philéas
L’intérêt du roman réside dans l’inversion des rôles – dans la grande majorité des cas, ce sont les femmes qui sont victimes de la violence masculine – et dans le doute qui s’insinue en nous : la vengeance de Lydia est-elle légitime ? En bon thriller, le récit nous tient en haline jusqu’à la dernière page, et l’ensemble tient ses promesses. En ce sens, l’adaptation dessinée par Xavier Delaporte, qui opte pour un dessin réaliste avec un jeu sur les masses de noir que l’on voit dès la couverture, est réussie. Le découpage s’avère très cinématographique – et d’ailleurs, une adaptation du roman est prévue au cinéma – avec une série de champs/contre-champs, avec des dialogues ciselés.
- © Miceal Beausang-O’Griafa, Xavier Delaporte, Greg Lofé d’après Karine Giebel / Philéas
Proche du matériel original, Les morsures de l’ombre plaira sans aucun doute à tous les amateurs de polars par son sens du rythme et son huis-clos angoissant.
94 pages – 19,90 €