Les 400 coups
Le 12 novembre 2013
Un conte social signé Romain Goupil, porté par des enfants justes et touchants.
- Réalisateur : Romain Goupil
- Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Hippolyte Girardot, Jérémie Covillault, Linda Doudaeva, Jules Ritmanic , Louna Klanit , Louka Masset , Jeremie Yousaf
- Genre : Comédie dramatique
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 9 juin 2010
Un conte social signé Romain Goupil, porté par des enfants justes et touchants.
L’argument : 22 mars 2067, Milana se souvient de ce qui lui est arrivé, il y a soixante ans... En 2009, Milana, d’origine tchétchène, est élève en classe de CM2 à Paris. Ses copains, sa bande, ce sont Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n’a pas de papiers, est expulsé. Puis, c’est au tour de Milana d’être menacée. Se sentant alors en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana...
Notre avis : Interrogé par Serge Moati, dans l’émission Cinémas du 29 mai dernier, Romain Goupil se défend de réaliser un film engagé, puisqu’il n’est pas possible selon lui d’affirmer, à l’inverse, qu’un film est désengagé. Pour être fidèle à son intention, disons que Les mains en l’air est une œuvre qui porte un regard solidaire sur la condition des sans-papiers en France. Bien qu’il s’agisse d’un thème éminemment politique et actuel, le cinéaste fait le choix de développer son discours par le regard d’enfants, véritables figures de proue de ce long-métrage, offrant une distance et une certaine légèreté à ce drame.
- © Les Films du Losange
Le casting des gamins a été effectué avec pertinence ; tous jouent avec une extrême justesse, candides mais sans fausse naïveté : les jeunes héros du film ont compris la gravité des évènements racontés. Romain Goupil ne s’intéresse pas tant à l’expulsion des sans-papiers qu’à la manière dont les jeunes perçoivent ce qui se passe autour d’eux, à la façon dont ils trouvent leur place dans une réalité dont ils ne peuvent saisir toutes les nuances et dont ils sont indéniablement les victimes. Pour se faire, les cadrages sont serrés, à l’instar des séquences où les parents les ramènent de l’école : seuls les bras des adultes sont visibles, l’attention est portée sur l’angoisse des petits. Mais, dans cette violence quotidienne (un de leurs amis a été expulsé), les enfants continuent de jouer. Notons que, fait révélateur, cache-cache reste leur activité préférée.
- © Les Films du Losange
La part belle est donc accordée aux plus jeunes, exception faite du personnage de Valeria Bruni-Tedeschi, dont on devine sans mal qu’elle se fait le porte-parole de Romain Goupil. Jouant une mère de famille prenant la responsabilité d’intégrer à sa famille une voisine, amie de son fils, l’actrice se montre vigoureuse et bouleversante dans ce rôle, assurément... engagé. Ce personnage emmène les enfants en vacances, les traitant indifféremment : une parenthèse au milieu du désordre. Le cinéaste choisit une photographie chaude et contrastée pour marquer une rupture avec les évènements douloureux vécus par les familles sans-papiers.
- © Les Films du Losange
Lorsque les enfants s’enfuient pour empêcher l’expulsion de leur amie tchéchène Milana, le monde extérieur n’est quasiment plus montré ; l’action reste au sous-sol, là où sont cachés les fugueurs. La réalité n’est plus qu’une dimension floutée et assourdie. La résolution politique n’est jamais véritablement abordée dans le récit, et pour cause : les enfants n’y ont pas participé. Le temps n’a plus court ; Les mains en l’air fonctionne donc comme un conte. Milana, adulte, introduit et conclut le récit en 2067. La vie a continué, les souvenirs ont porté les héros surprenants de ce film sincèrement concerné par l’enfance et l’idée de la justice sociale.
- © Les Films du Losange
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Frédéric Mignard 17 juin 2010
Les mains en l’air - La critique
Chronique du 18ème arrondissement dans l’air du temps, en forme d’hommage au cinéma de Truffaut. Les gamins sont justes et sauront parler aux plus jeunes sur le thème des sans-papiers. Les adultes, eux, trouveront cela mignon, mais resteront un peu sur leur faim.
roger w 16 juillet 2010
Les mains en l’air - La critique
Toujours sympathique, le cinéma de Romain Goupil s’inspire très nettement de la nouvelle vague. La fraîcheur des jeunes acteurs, le naturel de la réalisation et le sentiment revigorant de l’improvisation font tout le charme de cette fable politique un peu lourde. Si le brûlot politique parait un peu chargé, l’ambiance bon enfant permet vraiment de rendre le film sympathique de bout en bout. Valeria Tedeschi est excellente.