Le 16 mai 2018
Potemkine a soigné un coffret reflet d’une époque, avec deux films passionnants et une kyrielle de suppléments, souvent riches.
- Réalisateurs : Romain Goupil - Marin Karmitz
- Genre : Drame, Documentaire
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Potemkine
- Durée : 1h35mn + 1h29mn
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– Sortie du coffret : le 9 mai 2018
Les films : Les deux œuvres ne traitent pas que de 68, voire pas du tout pour Coup pour coup, mais ils représentent une réflexion sur l’engagement et, somme toute, la foi. L’esprit en est différent, entre témoignage intime et fiction collective, entre regard distancié et volonté de changer le réel. C’est dire s’ils sont complémentaires et, pour tout dire, précieux.
Les suppléments :
Potemkine a mis les petits plats dans les grands pour cette édition : deux DVD de bonus, un pour chaque film.
Avec Mourir à trente ans, trois regards différents et très complémentaires : Romain Goupil (32mn) raconte comment un état d’urgence (film pour soi, pour Michel et pour 300 copains) a donné un film « virulent » et brutal ».
Elsa et Renaud, deux jeunes militants, (27mn) mettent en lien les deux époques, la leur et 1968, avec une pointe d’amertume et la dent dure sur le passé et ce que sont devenus les anciens contestataires.
Raphaël Jaudon, chercheur en cinéma (31mn), analyse le film avec des idées éclairantes (tentative de bilan d’une époque, division en petites tranches de regard, pas le mai 68 connu, mais le mai 68 d’un adolescent, pas de cohérence a posteriori).
La rencontre de Goupil et de Martin Karmitz (2005, 17mn), si l’on excepte quelques informations, tient davantage de l’échange de compliments.
Dans Le père Goupil (16mn), Le cinéaste évoque, à partir de photos et d’images personnelles, les deux vies de son père, insistant sur son retour à la terre tout sauf idyllique. Le portrait est attachant et, somme toute, reste politique.
Je sais pas, je sais pas (13mn) est un autre court-métrage autobiographique, centré sur une tempête qui a mis à mal l’élevage de faisans paternel, qui tourne au bilan de vie là encore assez touchant.
Sur le DVD de Coup pour coup, outre la préface de Serge Kaganski (3mn), concise et pertinente, on trouve quatre témoignages d’égal intérêt : Marin Karmitz revient sur les difficultés de sortie de son film et ses répercussions (7mn), Serge July raconte ses années d’engagement (26mn) et, comme le magistrat Julien Joinet (15mn) et Olivier Rolin (21mn), il éclaire le contexte d’un point de vue personnel.
Enfin, le second DVD de bonus contient un long (2 heures) regard rétrospectif de Marin Karmitz à partir d’images d’archives souvent de piètre qualité. C’est intéressant, surtout par le commentaire sur l’époque, les intentions, mais un peu aride. Pour terminer, un documentaire sur la lutte des salariés de Lip, célèbre en son temps, est un contrepoint utile au film (1h10mn).
L’image :
Les deux DVD sont très inégaux, même si les copies sont soignées : les images d’archives de Mourir à trente ans ne sont pas toujours de bonne qualité, et ceci est un euphémisme. Le 16 mm passe mal sur les appareils d’aujourd’hui : ça grouille, c’est flou, mal défini … Coup pour coup s’en sort mieux, la restauration permet un certain confort visuel, malgré les conditions de tournage. Beaucoup de fourmillements, mais une image stable et sans scories.
Le son :
La voix off de Goupil est nette et claire, les autres témoignages paraissent plus lointains. Quant au film de Karmitz, les dialogues sont audibles, et la musique bien présente.
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