Génération perdue
Le 12 mars 2003
Adaptation homonyme et ratée du second roman de Bret Easton Ellis.
- Réalisateur : Roger Avary
- Acteurs : James Van Der Beek, Shannyn Sossamon
- Genre : Drame, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Seven sept
– Durée : 1h50mn
– Titre original : Rules of attraction
– Adapté du roman de Brett Easton Ellis
Neuf années après Killing Zoé, Roger Avary, l’ancien compère de Quentin Tarantino, revient sur le devant de la scène avec Les lois de l’attraction. Adapté du second roman de Bret Easton Ellist, cette fausse "teen comedy" narre les destins désabusés de trois étudiants, dont le quotidien se résume à la drogue, le sexe et le nihilisme. Malgré un casting malin et une volonté de bien faire, Roger Avary rate quand même son objectif, à savoir transposer l’humour désenchanté de Bret Easton Ellist.
Rock’n roll... Sean Bateman aime la drogue, les soirées "fin du monde", les filles peu farouches et la vie facile. Lauren aime Victor, parti se la couler douce en Europe. Paul aime en secret Sean, tout comme cette fille de la cafétéria, autre fantôme parmi les zombies. Cela se passe comme ça à la fac de Camden : parfois les professeurs abusent des prouesses buccales de leurs élèves, lorsque celles-ci daignent se présenter aux cours...
Ainsi peut se résumer cette adaptation des Lois de l’attraction : une succession de scènes, toutes plus gratuitement provocantes les unes que les autres, sans réelle homogénéité. Dans son roman, Bret Easton Ellist avait réglé le problème grâce à un procédé littéraire plutôt efficace. Une même situation, vécue par deux personnes, était perçue de manière complètement différente. Le lecteur de ce fait comprenait le dysfonctionnement relationnel entre tous les protagonistes du livre, et l’histoire pouvait évoluer logiquement. Roger Avary , curieusement, a oublié d’utiliser ce processus de narration qui aurait considérablement étoffé les personnages.
Pis encore, il a omis la triple relation entre Laure, Sean et Paul, celle-ci restant dans le film au stade de fantasme. C’est le sentiment mitigé laissé en suspens par Les lois de l’attraction. Roger Avary a-t-il exploité pleinement le sujet imaginé par Bret Easton Ellist ? Certes, il n’a pas son pareil pour mettre en scène des beuveries ; cependant il effleure le cynisme latent de ces gens (y a-t-il seulement une raison à ce comportement ?), tout comme la peur d’aimer de Lauren ou encore la bisexualité refoulée de Sean...
Ce qui nous amène à évoquer le principal intérêt de ce film. La présence de James Van Der Beek dans le rôle crade de Sean Bateman. Star du petit écran avec la série Dawson, l’acteur s’est réfugié avec complaisance dans la peau de ce looser pour briser une image trop lisse véhiculée par la télévision. Cela donne Dawson en pleine masturbation, Dawson sur le trône, Dawson grimaçant pendant l’orgasme, Dawson embrassant un garçon (diantre !), etc. Malheureusement, cela fleure trop bon l’opération marketing pour être honnête ; et en dépit de son dévouement, James Van Der Beek n’a pas grand chose à défendre tant son personnage est creux.
Connaisseur ou pas du livre de Bret Easton Ellist, Les lois de l’attraction n’est absolument pas une priorité. Mal foutu, inégal, sans humour, il s’inscrit uniquement dans la longue liste des adaptations de bouquins ratées. Et dire que Roger Avary songe sérieusement à s’atteler à celle de Glamorama du même Bret Easton Ellist.
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Norman06 21 avril 2009
Les lois de l’attraction
Ce film de mode a pu paraître novateur par ses fausses audaces narratives et ses situations crues. C’est un cran au-dessus de American Pie mais ses artifices (dont les gros plans criards) font que la bluette est à Comédie érotique d’une nuit d’été ce que Roger Avary est à Woody Allen. Roublard.
Frédéric Mignard 25 avril 2009
Les lois de l’attraction
Une adaptation habilement mise en scène, certes froide, clinquante et superficielle, mais carrément excitante.