Rock’n roll !
Le 7 janvier 2002
Bret Easton Ellis prépare le terrain pour les œuvres majeures à venir.
- Auteur : Bret Easton Ellis
- Editeur : Editions 10-18
- Genre : Thriller, Roman & fiction
- Date de sortie : 6 mars 2003
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Pas de grande originalité du côté du sujet : dans son second roman, Ellis nous brosse comme dans Moins que zéro (et les autres) le portrait d’une jeunesse dorée, droguée et désœuvrée.
L’histoire ? Une bande d’étudiants qui passe sa vie à boire, à se shooter, à baiser et à changer de "majeure" (UV). Rien de bien palpitant a priori.
Cependant, une fois entamé, on ne peut pas lâcher ce roman qui est l’un des plus abouti de Bret Easton Ellis avec Glamorama.
D’ailleurs, on retrouve certains personnages de Glamorama dans ce livre : Lauren et Victor.
Ce qui fascine chez Ellis, c’est la construction. Dans Les lois de l’attraction, il utilise une technique assez novatrice, à savoir la simultanéité des points de vue. Chaque personnage raconte sa version d’une même situation, ce qui donne parfois des récits assez amusants et qui collent parfaitement à la vie et à la divergence des opinions face à un événement commun ou à des sentiments.
Comme à chaque fois que l’on débute un roman d’Ellis, on trouve les personnages froids et sans saveur et puis, au fil des pages, ils s’épaississent et deviennent presque attachants malgré leur désinvolture et leur cynisme.
Il faut savoir que Bret Easton Ellis fait partie du courant littéraire behavioriste. Ce courant, né aux Etats-Unis dans les années 20, propose aux auteurs d’être "objectifs". Leurs textes relatent des conversations ou des faits dans lesquels l’auteur n’intervient pas avec sa propre subjectivité. Tous les romans d’Ellis sont narrés à la première personne, sur un ton monocorde qui laisse la posibilité au lecteur d’interpréter lui-même les faits qui lui sont exposés.
Les lois de l’attraction est totalement calé sur ce principe. On finit même par oublier que ce livre n’est l’œuvre que d’un seul auteur, tant les différents narrateurs sont marqués par leur personnalité propre.
Notons aussi que le roman commence au milieu d’une phrase et s’achève au milieu d’une phrase ! Ce qui donne le sentiment au lecteur d’arriver en plein milieu d’une scène et de partir avant la fin. Surprenant mais efficace.
Un roman majeur, donc, dans l’œuvre de Bret Easton Ellis qui prépare le terrain à ses futurs best-sellers, American psycho et Glamorama.
Bret Easton Ellis, Les lois de l’attraction, 10/18, 2000, 344 pages, 6,90 €
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