Mer des hommes
Le 14 juillet 2004
Bernard Giraudeau est un écrivain étonnant qui raconte, à travers cinq récits les marins et la solitude, le chagrin et la mort. Une sensibilité à fleur de peau.


- Auteur : Bernard Giraudeau
- Editeur : Métailié
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française

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Le tour de force de Bernard Giraudeau tient sans doute dans le fait que l’on respire l’air du grand large en lisant ses nouvelles. En l’espace de cinq récits, il nous promène de port en port, s’inscrivant dans la lignée de cette littérature de voyage qu’il semble tant apprécier. Ses personnages sont prisonniers d’un destin paradoxal. Hommes de la mer, ils n’aiment rien tant que de s’attarder dans un port, s’enivrer dans les cafés crasseux avant de finir leur nuit entre les bras d’une prostituée. Attirés par l’ailleurs et les promesses de l’océan, ils sont pourtant torturés par la solitude et le chagrin de l’abandon.
Giraudeau possède un vrai don pour raconter ces destins brisés par la séparation. Qu’ils soient loin de leur famille ou qu’ils s’apprêtent à la rejoindre, ces marins sont dévorés par la mélancolie et la peur. Car laisser quelqu’un à terre, c’est prendre le risque de ne plus le retrouver. La mort peut passer par là. L’amour pour un autre aussi, capable de briser un destin. La prose est sèche et directe, sensible. C’est un véritable écrivain voyageur qui signe un recueil de nouvelles toutes plus étonnantes les unes que les autres, placées sous le signe de la tristesse, des regrets et d’un total dépaysement. Plus que jamais, lire c’est partir un peu...
Bernard Giraudeau, Les hommes à terre, Métailié, 2004, 176 pages, 15 €