Trois femmes
Le 19 mars 2003
Le chant de la vie à l’ombre tutélaire de Virginia Woolf. Émouvant et magnifique.
- Auteur : Michel Cunningham
- Editeur : Pocket
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Américaine
- Prix : Le Pen/Faulkner, Pulitzer
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– Regards croisés : The hours, le film de Stephen Daldry
Porté aux nues par la critique et couvert de prix outre-Atlantique [1], Les heures est une splendide variation autour de Virginia Woolf. À l’écrivain, recréé avec une pénétration aiguisée, sont reliées par des fils ténus deux femmes. Clarissa, éditeur à New York (son prénom est le même que celui de l’héroïne de Mrs Dalloway) ; Laura, femme au foyer à Los Angeles (Mrs Dalloway est son livre de chevet).
Les heures peut se lire comme une sorte de fascinante décalcomanie, un vertigineux jeu de miroirs avec le roman de Virginia Woolf [2]. Nul doute que la grande auteure anglaise occupe une place à part dans le panthéon de Michael Cunningham. Mais la force de son livre est qu’il se suffit à lui-même, hors de toute référence. Voici donc, à différentes époques du XXe siècle, trois histoires parallèles de femmes dans leur vie quotidienne, dépeintes d’une écriture toute woolfienne dans son impressionnisme. Caresse lyrique de la plume, tendresse, compréhension, brin d’ironie. A quoi pensent-elles lorsqu’elles font les courses, le ménage, se promènent ? Passent les fantômes des espoirs, des désillusions et des fourvoiements. Se mêlent les plaisirs minuscules et les questions sans réponse. S’inscrit au plus profond de chacune la soif d’idéal, le désir irrépressible de créer la beauté, qu’il s’agisse d’un gâteau, d’un roman ou d’un bouquet. Arrêt sur image, bulles éclatant à la surface irisée du temps, moments inaltérables, magiques, simples et pourtant essentiels. Cette heure où... brillante, précieuse étincelle dans l’écume des heures ordinaires de trois femmes. Et leurs destins qui convergent vers un coup de théâtre, où se retrouvent réunis en apothéose poignante les trois "acteurs" indispensables à la littérature romanesque : un écrivain, un lecteur, un personnage de fiction. Éblouissant !
Pocket, 5,07 €
[1] Le livre de Michel Cunningham a reçu en 1999 les deux plus grands prix littéraires américains, le Pen/Faulkner et le Pulitzer, ainsi qu’une avalanche de récompenses de moindre importance.
[2] The Hours était d’ailleurs le premier titre donné par Virginia Woolf au manuscrit de Mrs Dalloway.
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