Le 30 juillet 2010
- Réalisateur : Mauro Bolognini
- Acteurs : Jean-Claude Brialy, Laurent Terzieff, Mylène Demongeot, Tomás Milián, Antonella Lualdi, Elsa Martinelli, Rosanna Schiaffino, Franco Interlenghi, Anna Maria Ferrero
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Italien
- : Carlotta Films
- Date de sortie : 20 janvier 1961
- Plus d'informations : http://www.carlottavod.com/film-562...
– Durée : 1h30mn
– Titre original : La notte brava
– sortie vidéo : le 22 juillet 2010
– Box-office : 626.282 entrées France
Bolognini et son scénariste, Pasolini, livrent un hymne à la beauté juvénile, avec dans les rôles principaux les éternels Laurent Terzieff et Jean-Claude Brialy...
Bolognini et son scénariste, Pasolini, livrent un hymne à la beauté juvénile, avec dans les rôles principaux les éternels Laurent Terzieff et Jean-Claude Brialy...
L’argument : À Rome, Scintillone et Ruggeretto, deux jeunes marginaux désœuvrés, ont volé une voiture et son chargement. Après avoir pris en route des prostituées chamailleuses, les compères organisent une virée pour revendre leur butin. Avec l’aide de Gino la belle, une petite frappe rencontrée lors de funérailles, ils trouvent une combine et empochent un pactole. Les trois garçons décident alors de profiter des filles et de s’enfuir avant de les avoir payées...
Notre avis : Oeuvre portant la patte de deux artistes, Mauro Bolognini, réalisateur méticuleux, et Pier Paolo Pasolini, alors scénariste de la canaille, Les garçons (La notta brave en italien) annonce indéniablement le Accatone de Pasolini. On y retrouve la même faune de bad boys et de prostituées romains chère au cinéaste, à la différence que Bolognini s’attache à diriger des comédiens célèbres. Le casting très français comporte quelques jeunes talents prometteurs, comme Jean-claude Brialy, révélé par Chabrol dans Le beau serge, ainsi que Laurent Terzieff, remarqué chez Carné (Les tricheurs) et Mylène Demongeot, déjà sacrée vedette française, notamment chez Cazeneuve (Cette nuit-là) et Yves Ciampi (le vent se lève), avant de devenir star grâce à la série des Fantomas. On ajoutera à ces quelques noms, l’indéniable cachet glamour des comédiennes italiennes, Elsa Martinelli et Rosanna Schiaffino, aussi sensuelles que vulgaires dans des rôles de filles sans pudeur qui ne rechignent pas à se crêper le chignon (magnifique séquence d’ouverture, à l’improbabilité tellement latine).
Loin de réaliser une radiographie âpre et documentaire de cette délinquance romaine, Bolognini prend parfois ses distances avec le cinéma néo-réaliste italien, en composant ses plans à l’extrême. Mise en abîme par le miroir, profusion d’éléments décoratifs, idées d’esthète... la beauté de son cinéma est indéniable et rend ainsi un bel hommage au charme de ses protagonistes, irradiant de juvénilité. On retiendra notamment la rencontre de Terzieff avec Demongeot, marquée par une tension érotique palpable, mais aussi une pause homoérotique insolite pour l’époque digne d’une publicité pour un couturier italien, où les jeunes hommes se prélassent dans toute leur sensualité virile.
Dans ces conditions, il est difficile de rester insensible aux charmes esthétiques de cette production dont la beauté picturale demeure prégnante encore 40 ans plus tard.
Le titre est disponible en DVD chez Carlotta dans une collection Bolognini avec les titres suivants :
– Marisa la civetta
– Liberté, mon amour !
– Bubu de Montparnasse
– Vertiges
Les suppléments :
Des suppléments typiques des éditions Carlotta ont été sélectionnés. La préface de Jean A. Gili introduit La notte brava de façon didactique et charismatique pendant 9mn. S’intéressant autant à Pasolini qu’à Bolognini, ce spécialiste du cinéma italien apporte des éléments essentiels pour mieux en apprécier la projection.
Le second complément s’intitule Acteurs, dans le cinéma de Mauro Bolognini (13mn) ; il dresse via le comédien Andrea Occhipinti (La chartreuse de Parme) un portrait séduisant de l’auteur.
L’image
Malgré quelques griffures liées au temps et quelques soucis de compression, la copie restaurée bénéficie d’un contraste remarquable qui prolonge le champ de vision du spectateur et déploie une magnifique profondeur de champ. Des conditions exceptionnelles pour profiter des cadrages rigoureux de Bolognini.
Le son
Le film est proposé dans son mono d’origine. Le très léger souffle en fond n’est pas gênant, même lorsque l’on pousse le volume fort. C’est la clarté des voix qui l’emporte. Dans ces conditions, la redécouverte de ce classique se fait dans les meilleures conditions.
Galerie Photos
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