Les Furies - Anthony Mann - critique

Critique : Jeffords revient de San Francisco où il était pour affaire, pour retrouver Clay (John Bromfield), son fils qu’il dédaigne, le jugeant trop mou ; et sa fille Vance (Barbara Stanwyck), qu’il adore pour son caractère bien trempé. Mais la situation du ranch est plutôt mauvaise et Jeffords va être contraint par sa banque, en échange d’un prêt, de se débarrasser des "squatters" mexicains qui vivent sur la propriété. Ce projet n’est pas du tout du goût de Vance dont l’ami d’enfance Juan (Gilbert Roland) n’est autre que leur porte-parole. Les choses vont encore se compliquer quand Vance va se mettre en tête d’épouser Rip Darrow (Wendell Corey), patron de saloon et ennemi juré de son père. De plus ce dernier s’est entiché de Flo Burnett (Judith Anderson), une intrigante sur le retour.

Tout est en place pour créer l’inévitable drame. Entre tragédie aux accents shakespearien et mélodrame familial, ce western inhabituel au scénario touffu est aussi d’une rare violence, tout autant physique que dans ses rapports humains. Les deux personnages principaux qui mènent la danse sont aussi durs et intransigeants l’un que l’autre : Barbara Stanwyck, amazone, femme libre bien décidée à hériter du ranch quoi qu’il lui en coûte ; et Walter Huston, dirigiste, hâbleur, manipulateur et volontiers menteur, sont tout à fait étonnants.

Anthony Mann, plus habitué aux films noirs, tournait là son premier western dont il sera ensuite l’un des meilleurs représentants du genre, notamment avec ceux qu’il tourna au cours des années 1950 avec James Stewart. Quant à Walter Huston, le père du cinéaste John Huston, il tournait là son dernier film. Victime d’un arrêt cardiaque, il décédera brusquement en avril 1950.