<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/224664691X/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 14 avril 2004
Une ode à ces rencontres qui, durables ou plus brèves qu’un songe, nous laissent augmentés d’elles à jamais.
Plus qu’un roman, un hommage, presque une ode à ces rencontres qui, durables ou plus brèves qu’un songe, nous laissent augmentés d’elles à jamais.
Il y a de l’audace, de la provocation même à bâtir tout un roman sur l’emportement amoureux et ses mystères, ses retraits et ses ressacs, à ne suivre pour seule intrigue que les complexités du désir et les aléas des rencontres. Pourtant, ni journal ni essai, ce texte mérite sans le moindre doute son appellation de roman, tant il est habité du début à la fin, d’une tension, d’un relief en deçà et au-delà des mots, au-delà de ces vies assez brièvement observées dans la tourmente ou l’exaltation, dans la chaleur de l’amitié. Ce qui les lie ? Le narrateur et sa formidable empathie, sa curiosité bienveillante. Or ce narrateur qui n’est jamais nommé se présente ou se laisse en tout cas appréhender comme l’auteur lui-même qui donne ainsi à ce qu’il écrit la qualité d’une confession complice. Mieux, d’une offrande.
Sur l’autel d’une existence souvent indéchiffrable il dépose ses "éternelles" : celles qui "ont toutes le point commun de n’être pas oubliées".
On verra ainsi passer Irène, l’amazone enivrante, comme saturée de parfums et de saveurs intimes, uniques, mais qui ne sait parler qu’avec le corps.
Il y aura Marie, la belle aux désirs béants qu’un amour trop idéal, désincarné achève de perdre. On la devine errante à jamais, écartelée entre faim et soif.
Que l’on soit homme ou femme on s’entichera de Céleste la bien nommée, femme-ange qui semble n’exister que pour donner, guérir, adoucir. Et qui du coup reçoit beaucoup. Pour elle on n’est pas inquiet.
Et puis il y a la mère, magnifique de dévouement et de patience, qui prend avec gratitude ce que son fils unique et chéri lui donne à son heure et selon les méandres de sa vie. Qu’il déverse par téléphone une colère ou un chagrin de cœur et elle écoutera, guidera d’un mot. Et tant pis s’il lui faut garder pour elle les douleurs de l’âge, une solitude discrète mais tenace, tous les lents naufrages du temps qui passe et pèse. Quand l’auteur décidera de partager pour la première fois des vacances avec celle qui "lui a offert le monde" elle saura accueillir cela aussi, révélant alors des trésors de gourmandise et de candeur. Ces passages-là, lumineux, portés par une timidité respectueuse d’à jamais fils, sont bouleversants.
Enfin, il y aura la femme qui attend, et dont on taira tout ici car elle est une clé de ce récit d’une profondeur qui ne charge pas, qui s’insinue dans les pensées et jusqu’à cet endroit palpitant où naissent désirs et doutes.
Yves Simon, inlassablement, poursuit son œuvre d’écrivain des sentiments. De ce livre où il paraît s’être particulièrement exposé, s’élève une mélodie qui lui ressemble : vibrante et sensuelle ; très simple aussi et qu’on n’oubliera pas. Une éternelle encore.
Yves Simon, Les éternelles, Grasset, 2004, 266 pages, 17,50 €
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.