Le 3 mai 2020
Apologie d’une France mythifiée, Les enfants du Marais est un long métrage réactionnaire que son esthétique de téléfilm rend encore plus désagréable.


- Réalisateur : Jean Becker
- Acteurs : Suzanne Flon, André Dussollier, Michel Serrault, Isabelle Carré, Jacques Villeret, Éric Cantona, Jacques Gamblin, Jacques Dufilho, Gisèle Casadesus, Jacques Boudet, Roland Magdane
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : UFD
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 21 janvier 2025 23:38
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 3 mars 1999
Résumé : Garris, homme simple, généreux et quelque peu poête qui vit au bord d’un étang avec son ami Riton, qui élève trois enfants turbulents issus de son second mariage. Riton, de temps en temps, noie son chagrin dans le vin rouge pour tenter d’oublier sa première femme et grand amour. Autour d’eux il y a également Amédée, un rêveur passionné de lecture, Pépé, un ancien du marais devenu riche et Tane, le conducteur du petit train local. Un jour, Garris rencontre une jeune femme, Marie.
Critique : Filmé à l’ancienne, joué à l’ancienne, avec des intentions aussi repérables que peut l’être le cinéma lourdingue et racoleur de Jean Becker, Les enfants du Marais est un hymne à une France mythifiée où l’on boit, trinque entre Gaulois de bonne compagnie, pour oublier tout ce qui peut s’apparenter à du malheur : notamment la guerre de 14-18, évoquée par de pataudes analepses aux couleurs forcément froides, alors que l’Eden agreste où se réfugient ces mâles, qu’on croirait sortis d’une chanson de Brassens, irradie de couleurs chaudes, parfois nostalgiquement fauves, comme dans cette publicité pour une célèbre saucisse, qui filmait si bien la campagne.
Lesté de sentences à la Guitry, moral même lorsqu’il s’avise d’être drôle au premier degré, ce long métrage pénible, sans aucune imagination formelle -ah, ce gros plan sur un escargot-, est dépassé par son obsessionnelle intention de délivrer des leçons sur le bonheur, l’amour, l’amitié, avec des regards entendus et des sourires béats. Tous les acteurs récitent paresseusement une partition aux relents réactionnaires, Serrault version fin de carrière, dans le rôle d’un vieillard bourru et didactique, Dussollier en esthète qui joue le raffinement avec la subtilité d’une trompette de jazz désaccordée ou l’éternel émerveillement d’un ravi de la crèche, Cantona en boxeur qui rate à peu près tous les sentiments qu’il incarne, et un duo Gamblin-Villeret vaguement affairé à rejouer Laurel et Hardy. Les femmes y sont évidemment en périphérie, il ne s’agirait pas qu’elles dérangent la confrérie des hommes et leurs valeurs authentiques.
Complaisamment installé dans son idéal passéiste, Les enfants du marais est une œuvre détestable.
jonas0_13 13 novembre 2020
Les enfants du marais - la critique du film
Je suis généralement d’accord avec les critiques de A voir A lire, mais cette fois-ci je suis en totale opposition. Ce film est un formidable moment de bonheur. Je crains que vous n’ayez pas bien compris et vous vous laissiez aveugler par quelque dogmatisme politique.