Un nommé La Rocca - Jean Becker - critique

Critique : Jean Becker, le fils du cinéaste Jacques Becker, réalisait ce première long métrage juste après la mort de ce dernier qui venait de finir Le trou (1960). Il choisissait d’adapter le roman policier L’excommunié de José Giovanni à qui il confia les dialogues.
Il donna le premier rôle à Jean-Paul Belmondo, qu’il réemploiera par deux fois, pour Échappement libre en 1964, puis dans Tendre voyou en 1966. Après celui-ci, passant par la télévision et la publicité, il ne reviendra au cinéma qu’en 1983 pour L’été meurtrier qui sera un énorme succès.

Ce long métrage suit le parcours de La Rocca, gangster décidé de se ranger, qui se sent obligé de raccrocher pour essayer de sauver son ami, et prendre soin de sa sœur Geneviève (Christine Kaufmann ). Mais les choses vont s’avérer bien plus compliquées pour lui.
Cette réalisation très maîtrisée, probablement trop sage, respecte néanmoins à la lettre le récit de Giovanni. Ce qui n’empêchera pas celui-ci, insatisfait du résultat, d’en faire lui-même un remake en 1972 sous le titre La scoumoune avec toujours Belmondo dans le rôle principal.

Ce dernier est particulièrement sobre dans ce rôle d’ange gardien solitaire, taiseux et jusqu’au-boutiste. Son indéfectible ami est interprété avec beaucoup se conviction par Pierre Vaneck.
Amitiés viriles, sens de l’honneur et règlements de comptes sont au cœur de cette histoire de gangsters marseillais devant peut-être plus à l’univers du romancier-dialoguiste, qu’au débutant Jean Becker, qui ne démérite pas, mais peine à clairement décrire les intentions de son héros, mais en truffant par contre son récit de quelques morceaux de bravoure mémorables.

À noter que Michel Constantin, qui joue le petit rôle d’un racketteur sans scrupules, reprendra le rôle de Pierre Vaneck dans le remake de 1972.