Les Damnés de la Route T8, Autant en emporte la Deuche - La critique BD

Résumé  :
Monsieur Lerbag et sa femme, enfin, plutôt Monsieur Lerbag et sa vieille deux chevaux sont au centre de cette série de gags. A leurs côtés, Monsieur Pécari et son bolide tonitruant et surtout sa manie des excès de vitesse. Tout ce petit monde et quelques autres se croisent le temps de semer la panique sur les autoroutes de France et de Navarre, ou simplement dans les rues de leur petite ville.

Notre avis :
Deux personnages centraux dotés chacun de leurs qualités et de leurs défauts. Enfin, surtout de leurs défauts, à vrai dire. Mais cette caractérisation fonctionne vraiment bien et permet de créer des situations variées. Le couple Lerbag et le célibataire Pécari nous offrent des gags différents et typés. L’un, marié, est attaché plus que tout à sa vieille voiture, trop radin pour la réparer pleinement, il fait des rafistolages de bric et de broc. L’autre n’a pas de problème d’argent mais de conduite, il fonce comme un fou et conduit comme un pied. Les deux hommes se croisent parfois mais la plupart du temps, se débattent avec leur propre souci, pour notre plus grand plaisir.
Les gags d’une planche dressent avec humour les déboires de ces deux obsédés de voiture. L’humour est au rendez-vous, même si selon les gags, il ne fonctionne pas toujours. Parfois prévisible, comme le coup de la marée, de la portière qui claque, des panneaux de signalisation, parfois pas très logique, comme celui des transports en commun ou parfois un peu facile, comme celui du génie mais souvent surprenant et drôle, tout simplement.

Pour ce tome huit, Achdé conserve la casquette de scénariste, mais le dessin échoit à Rudy, qui a la lourde tâche de trouver son style tout en assurant une continuité graphique.
Les personnages sont caricaturaux, gros nez et ligne claire ! Expressifs, dynamiques, ils apportent par leur attitude un plus significatif aux gags.
Les décors simples permettent de situer l’action. Les couleurs claires gardent la jovialité de circonstance, même de nuit.
Le découpage repose sur trois à quatre bandes de une à trois cases servant le rire et jouant pour certaines chutes, sur une petite touche d’ellipse fort classique.
Les angles de vue, comme dans beaucoup de comédies, ne recherchent pas l’originalité mais l’efficacité.

Au final, Autant En Emporte La Deuche remplit son constat, nous faire passer un moment agréable, sans heurt ni choc, que l’on soit mécanophile ou tout simplement béotien en matière de voiture.