Le 10 avril 2021
Angleterre 1757 : un jeune garçon arrivé de nuit dans l’inquiétant village de Moonfleet. Un désormais classique du film de cape et d’épée, signé Fritz Lang, d’abord totalement méprisé à sa sortie.
- Réalisateur : Fritz Lang
- Acteurs : Stewart Granger, George Sanders, Jon Whiteley, Joan Greenwood, Jack Elam, Viveca Lindfors, Alan Napier
- Genre : Aventures, De cape et d’épée
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metro-Goldwyn-Mayer
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 1h27mn
- Reprise: 16 mars 1960
- Titre original : Moonfleet
- Date de sortie : 26 juin 1955
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Résumé : En 1757, John Mohune (Jon Whiteley), jeune garçon qui vient de perdre sa mère, va, fort de la recommandation qu’elle lui a faite sur son lit de mort, rejoindre à pied, la bourgade de Moonfleet, où il doit se présenter à un certain Jeremy Fox. A peine arrivé au village, il prend peur et s’évanouit en voyant une main qui dépasse du mur du cimetière. Des têtes patibulaires le fixent quand il se réveille. On l’emmène alors dans une taverne peuplée de contrebandiers où on l’attache à une table. Arrive un gentleman extrêmement élégant qui semble être leur chef, c’est Jeremy Fox en personne (Stewart Granger).
Critique : Les contrebandiers de Moonfleet, devenu un classique des productions de cape et d’épée, revient pourtant de loin. Bien que doté d’un budget conséquent pour le retour de Fritz Lang à la MGM, il fut immédiatement renié par le studio, car considéré comme raté. De plus, le cinéaste lui-même le désavoua, disant que le montage final n’était pas le sien, qu’il n’avait pas apprécié le tournage en CinemaScope imposé et avec lequel il n’était pas à l’aise. De plus, il avouait avoir eu des rapports épouvantables avec Stewart Granger, son acteur principal.
On peut ajouter que le producteur John Houseman, qui avait promis de ne pas utiliser la scène finale que le cinéaste n’aimait pas, le fit quand même !
Ces éléments montrent comment Hollywood pouvait considérer un metteur en scène mythique comme lui qui, jadis, était seul maître à bord pour réaliser Metropolis (1927), l’œuvre cinématographique la plus chère jamais tournée à cette époque.
Dans ce contexte, ce long métrage avait tous les atouts pour être un bide total aux États-Unis. Cela ne manqua pas d’arriver.
Il faudra attendre le tout début des années 60, pour qu’il soit programmé par le ciné-club Mac-Mahon de Paris et devienne une œuvre culte défendue par la cinéphilie, statut qui ne s’est jamais démenti par la suite.
Tiré d’un roman éponyme du Britannique John Meade Falkner paru en 1898, le scénario de Jan Lustig et Margaret Fitts revisite totalement l’histoire pour la faire coller à l’univers du cinéaste. A tel point qu’ils inventent le personnage principal de Jeremy Fox.
La mise en scène installe un subtil équilibre entre le film de terreur et celui du classique cape et d’épée. Le personnage principal est un enfant qui va vivre des épreuves d’autant plus terribles pour son âge : se trouver dans un cimetière la nuit, être menacé de mort ou encore tomber dans une grotte privée de lumière. D’autre part, il y a la lutte des contrebandiers avec les forces de l’ordre, de riches décadents qui s’enrichissent illégalement, et un héros flamboyant, mais ambigu et hanté par un passé douloureux.
Si le cinéaste et l’acteur ne se sont pas entendus, Stewart Granger se voit offrir l’un de ses meilleurs rôles dans ce genre, pour lequel il a souvent été employé.
Les deux dernières réalisations américaines de Fritz Lang, avant son retour en Allemagne, seront des films policiers en noir et blanc, avec les studios RKO. Ce seront La Cinquième victime ("While the City Sleeps"), et L’Invraisemblable vérité ("Beyond a Reasonable Doubt"), tous deux sortis en 1956 et interprétés par Dana Andrews.
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