L’invraisemblable vérité - Fritz Lang - critique

Critique : Vivants dans un État où la peine de mort est appliquée, les deux journalistes décident de fabriquer de toutes pièces des preuves qui prouveraient la culpabilité de Tom dans un récent meurtre non élucidé qui défraye la chronique locale. Spencer se chargerait de faire éclater la vérité au dernier moment pour montrer les risques de l’erreur judiciaire.

L’histoire va prouver qu’il est toujours très dangereux de jouer avec le feu. Tom et Austin Spencer vont si bien faire que leur subterfuge va fonctionner presque au-delà de leurs espérances. Il n’y a guère que Susan pour s’interroger sur les manœuvres secrètes des deux hommes qui ont voulu la protéger en la laissant en dehors de leur projet.
Fritz Lang, pour son tout dernier film américain, fait une nouvelle fois preuve d’une incroyable efficacité. Dans une mise en scène serrée, avec une incroyable économie de moyens, mais sans temps mort (le film ne dure qu’une heure vingt), il va promener le spectateur tout au long du récit en lui ménageant deux retournements de situation, dont un de dernière minute, tout à fait inattendu.

Un point final à la brillante carrière américaine de cet immigré allemand qui fit encore trois films en Allemagne : le dyptique Le tigre du Bengale/Le tombeau hindou (Der tiger von Eschnapur/Das indische grabmal, 1959), avant de clore définitivement sa carrière avec Le diabolique Docteur Mabuse (Die 1000 augen des Dr Mabuse, 1960). Il y poursuivait les fameuses aventures de ce redoutable médecin commencées en Allemagne en 1922 puis reprises en 1933. Il y tournait à l’époque son dernier film allemand avant de fuir le nazisme.

En 2009, Peter Hyams a réalisé un remake de L’invraisemblable vérité, au titre original similaire mais exploité en France sous le titre "Présumé coupable". Celui-ci, beaucoup moins réussi, avait pour tête d’affiche Michael Douglas.