Le 2 avril 2019
Quels sont les clips de rap français qui nous ont le plus marqués ce mois-ci ?
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Après l’énorme succès de l’article de février, il était difficile de ne pas continuer sur la lancée en s’attaquant au mois de mars, pas dégueulasse en terme de clips, malgré un calendrier des sorties un peu léger. Qu’importe, cela n’a pas empêché quelques artistes de tirer leur épingle du jeu en clippant des morceaux déjà sortis, ou des inédits, avec parfois un grand retentissement (oui on va parler d’un retour, DU retour pour beaucoup). En voici quelques-uns qui nous ont particulièrement accrochés.
Prince Waly – Doggy Bag
Non content d’avoir sorti en janvier l’un des meilleurs clips de l’année à n’en pas douter, Prince Waly revient aux affaires au volant d’un bulldozer avec le clip de son Doggy Bag. Le montreuillois au rap si imagé, si cinématographique pourrait-on dire (même si ça ne veut pas dire grand chose au final), prolonge sa connexion avec le réalisateur Valentin Petit pour une vidéo incroyable de créativité. Si le morceau pêchait justement un peu par son orientation quasi-exclusivement visuelle, le clip lui permet de trouver sa moitié manquante et de donner toute la saveur au texte en forme de thriller nerveux. Avec un mélange de techniques et de natures d’images le clip évoque une vibe clairement old school, bourré d’influences qu’il est mais sans jamais sortir de sa singularité, alors qu’il arbore une forme définitivement moderne. Le résultat est une nouvelle énorme claque, frénétique et violente.
Nelick – Éphémère
Nelick se met en scène dans cette vision bien lucide du star system actuel, aussi volatile que finalement porteur de bien peu de bonheur. Le clip de Téva Vetea ajoute au morceau une teinte de cynisme et de dérision tout en prolongeant la mélancolie du son grâce à des effets spéciaux bien dosés, discrets et pertinents ainsi qu’un Nelick parfait dans cette projection de lui-même.
Gringe – Pièces Détachées
Magnifique mise en scène de Lionel Hirlé, narration intelligente et touchante, joli morceau et Olivier Barthélémy avec une barbe et les cheveux longs. C’est tout. Et c’est déjà pas mal.
Bolémvn – Dis moi Tout
Un bon gros banger qui ne brillera pas par son texte mais qui réussit parfaitement à foutre en l’air la tête. De quoi donner envie d’agiter violemment les dreads et de monter sur un ring pour se taper avec un adversaire. Mais bon... Comme on n’a ni dread ni skills en boxe, on se contente d’écouter ce morceau et de l’apprécier pour ce qu’il propose. Le clip de Paul Maillot, bien qu’un peu cheap avec ses effets de vitres éclatées, s’inscrit parfaitement dans cette démarche de lourdeur pour un résultat communicatif dans son énergie.
Néfaste – Auto Peta
Pour le premier extrait de son prochain premier album, Néfaste quitte un peu le registre dans lequel il excelle pour une tentative finalement assez attendue de la part de celui qui dévoilait une image d’artiste de plus en plus moderne. Au final, peu de changements malgré la différence de registre, Néfaste reste l’un des rois (méconnus) du rap français de la morosité et de la mélancolie. Le clip de Lex & Yann marque le changement de style du rappeur par une mise en scène plus aérienne et donc bien moins terre-à-terre par rapport à ce à quoi nous avait habitués le rappeur parisien jusqu’ici.
PNL – Au DD
On ne voulait pas en parler, parce qu’on n’aime pas vraiment la musique du duo des Tarterêts, mais devant un clip aussi monstrueux ce serait du boycottage que de simplement bailler cette sortie. Le morceau, même si l’on reste toujours assez peu réceptif au style des deux frères, repose sur une magnifique instru mélancolique que l’on n’oubliera pas de sitôt. Un extrait qui ne laisse pas insensible donc.
Rattrapage :
Sean – Mercutio
Petite session rattrapage avec un clip qui a totalement échappé à notre radar. Heureusement, dans ces moments-là, on peut compter sur Le Rap en France (ou Seb, tout dépend qui vous suivez) pour nous faire découvrir quelques pépites. Le mois dernier donc, Sean, nouvelle tête du rap parisien, a sorti Mercutio, morceau dédié à la tise de l’autodestruction et de la tristesse. Avec sa photographie couleur whisky, le clip de Nathan Almeras est absolument indissociable du son en imageant de manière puissante la dualité dévastatrice qui anime le rappeur. Le tout forme un bloc opaque enivrant auquel on peut également s’identifier, et si c’est le cas, on se sent désolé pour vous.
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