Les Bostoniennes - James Ivory - critique

Critique : James Ivory adapte pour la deuxième fois un roman de Henry James après Les Européens ("The Europeans" 1979). Il poursuit une riche collaboration avec Ruth Prawer Jhabvala pour l’écriture du scénario et avec le producteur Ismail Merchant.

L’adaptation est extrêmement fidèle au roman, qui effleure avec délicatesse l’homosexualité féminine. Olive va prendre sous son aile la jeune Verena (en payant grassement son père), prétextant de la protéger pour qu’elle développe ses talents oratoires. Parallèlement, son cousin, sudiste un peu dandy, aux idées moins progressistes, va se montrer très insistant pour obtenir les faveurs de la jeune fille.
La fortune d’Olive lui permet de conserver ses bonnes relations avec la bonne société bostonienne, ainsi que celle de New York. Elle réussira même à éconduire un jeune étudiant amoureux de Verena.
De fait, la relation amoureuse entre les deux femmes n’est jamais explicitée, le film, comme le roman ,étant aussi prude que les élites de l’époque. Celles-ci ne voyaient que ce qu’elles voulaient voir.
Le long métrage, un peu ennuyeux, est aussi desservi par une partie de sa distribution : si Vanessa Redgrave et Jessica Tandy sont impeccables comme toujours, Christopher Reeves, empoté, semble peu concerné, et Madeleine Potter peine à incarner cette jeune femme censée être irrésistible.
On peut souligner la qualité des décors dus à Leo Austin et les costumes créés par Jenny Beavan et John Bright.
Pour cette production Vanessa Redgrave a été nommée aux Golden Globe et aux Oscars comme meilleure actrice en 1985, sans obtenir de statuette. Idem pour les costumiers, nommés aux Oscars.