Un homme, séparé de sa femme, chauffeur de car et éleveur de chiens à ses heures, son fils, un adolescent tellement mal dans sa peau qu’il en oublie de chercher sa place, son vieux père qui attend tristement son heure, et quelques femmes absentes. Par peur, par habitude de n’être ni entendus et encore moins écoutés, les trois hommes préfèrent à la paroles des gestes parfois violents, souvent manqués, toujours inexpliqués. Surtout irrémédiablement fuyants.

Parce que fuir, éviter les autres et soi-même semble être devenu un mode de vie héréditairement transmissible, leurs existences s’affaissent lentement, sans qu’ils songent vraiment à leur trouver une issue plus lumineuse. Renoncer avant même d’avoir essayé, parce qu’on sait toujours ce qu’on perd, mais rarement ce que l’on gagne.

Un premier roman pas franchement révolutionnaire dont on soulignera néanmoins la maîtrise d’une écriture juste et en parfaite cohérence avec l’atmosphère tendue qui règne entre les personnages. Jean-Christophe Millois évoque simplement des gens un peu comme tout le monde, empêtrés dans un quotidien somme toute assez ordinaire et pas sûrs de vouloir sacrifier le peu qu’ils ont à la recherche d’un bonheur hypothétique.