Le 20 avril 2022


- Scénariste : Stefano Nardella>
- Dessinateur : Vincenzo Bizzarri
- Genre : Thriller, Roman graphique, Mafia
- Editeur : Sarbacane
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 6 avril 2022
C’est au fond d’un immeuble qu’un peintre fou, un gamin désabusé et des histoires de revanche se rejoignent...
Résumé : Dans une banlieue italienne se dresse l’Onpi, un immeuble de béton qui doit être détruit. Ses occupants refusent l’évacuation, attendent l’hallali des forces de l’ordre. Mais dans ce siège moderne, se joue une tragédie à plusieurs inconnues...
La BD italienne a quelque chose que les autres n’ont pas, et cela ne tient pas au thème de la corruption. Il émane des Assiégés une odeur de plomb et de poussière qui pourraient cependant provenir de n’importe quelle banlieue ou de n’importe quel coin un peu pauvre. C’est là une belle force, car à côté, il y a une planque et trois bandits qui se racontent une histoire de gangster aux allures de revanche, faisant monter une tension criminelle, une vendetta personnelle, que beaucoup de films ont déjà porté à l’écran, mais que l’on n’a que rarement vu dans des romans graphiques d’envergure. En tout cas jusqu’à maintenant, puisque puisque Les Assiégés a les épaules pour être qualifié de récit d’envergure. Le récit possède plusieurs fils rouges qui sont tendus en même temps pour former une galerie de peintures aux allures de piège graphique. Féroce, le récit s’enfonce dans le passé des personnages, jonglant entre les destins ratés et les malheurs aboutis, jusqu’au dernier assaut, feu d’artifice attendu et parfaitement préparé.
© Sarbacane / Bizzarri et Nardella
Afin de justifier le titre, le dessin s’arrête fréquemment sur des plans du château de notre époque, cette barre affreuse qui ne cesse d’être menaçante, davantage noire que grise, striée de rouge avant même que les flammes ne l’enlacent. On retient aussi les tableaux qui garnissent les pages des chapitres, énigmatiques et intéressants, sans doute plus que les traits des personnages, assez quelconques si l’on excepte le peintre fou et la vendeuse de cigarettes, oubliant de repérer des ressemblances, des cicatrices, des marques qui servent toujours le déroulé du scénario. Il convient donc de le relire pour en saisir l’audace et la force.
© Sarbacane / Bizzarri et Nardella
S’il n’est pas beau, ce roman graphique témoigne d’une splendide et farouche densité, faisant circuler dans ses pages une tension sourde qui ne demande qu’à crever la peinture.
128 pages – 24 €