Le 10 octobre 2016
Fidèle à lui même, c’est en grande forme que revient le groupe suédois pour asséner à l’auditeur 10 nouvelles frappes auditives dont il est difficile de ressortir indemne.


- Date de sortie : 7 octobre 2016

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Notre avis : Meshuggah, pour imager la puissance dégagée par le groupe, serait un peu comme si Stallone allait acheter la plus grosse masse au Mr. Bricolage du coin pour nous frapper le haut du crâne pendant une heure si bien qu’on ne formerait plus qu’un avec le sol. Personne ne peut se préparer à un album de ce groupe. Même après tant d’années d’activités de la part du quintette scandinave, leur violence et leur technique restent intactes, et pour preuve, The Violent Sleep of Reason fut enregistré en live, avec les complications, comme la synchronisation, que cela engendre.
Précurseur du djent (de base, c’est un bon indicateur pour évaluer le potentiel "perte de dents pendant l’écoute") et aussi l’un de ses meilleurs représentants, Meshuggah continue dans son métal extrêmement lourd à la polyrythmie si particulière (et pas toujours abordable). L’entièreté de ce qui constitue l’identité du groupe se retrouve ici, avec ces riffs et cette batterie surpuissants et ce chant guttural impressionnant de stabilité, qui sait s’effacer pour laisser place à des courts solos ou simplement faire exister des parties instrumentales dont la complexité impose le plus grand des respects, et surprennent même dans l’originalité de certaines sonorités, sur By the Ton et Into Decay notamment.
Seulement, et reprocher cela à Meshuggah revient à tendre le bâton pour se faire battre, difficile d’écouter leur album sans saturer de cette constante lourdeur. Plus abordable qu’un Nothing (pour ne citer que lui), The Violent Sleep of Reason n’en éreinte pas moins l’auditeur (et son cou), dès le premier morceau, Clockworks, assez vite fatiguant. Seule accalmie à cette boucherie, le final de la géniale Stifled, conclusion aussi inattendue que salvatrice alors que l’on gît sur le sol en PLS. Heureusement (ou pas), Nostrum, la partition suivante, la plus destructrice, vient nous rappeler à qui l’on a affaire : Meshuggah, un groupe si exigeant que les écouter sur une heure en devient une pratique sportive à part entière. Et comme tout sport, de l’entraînement est nécessaire pour accroître l’endurance. Car ce serait dommage de passer à côté d’un album de ce rouleau compresseur.
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