Le 19 mars 2007

Oscars, Césars et vacances d’hiver. Le box-office en fête. Pour tout le monde ? Pas si sûr. La preuve en chiffres.
Oscars, Césars et vacances d’hiver. Le box-office en fête. Pour tout le monde ? Pas si sûr. La preuve en chiffres.
Avec des chiffres globalement en baisse par rapport à l’excellence du deuxième mois de 2006 marqué par la sortie historique des Bronzés 3, février 2007 aura néanmoins su tenir ses promesses, notamment grâce à une production nationale profuse et attractive. Parmi les hits made in France citons les scores éloquents de La môme (4 175 000) et de Taxi 4 (4 195 000) tous deux champions de ce début d’année après quatre grosses semaines d’exclusivité.
Parmi les autres belles réussites hexagonales notons aussi les scores de Michou d’Auber (532 000 entrées en deux semaines grâce à une province emballée), Danse avec lui (721 000 juments en trois semaines), Je crois que je l’aime 686 000 Valentins en trois semaines) et bien sûr Odette Toulemonde (781 000 ménagères en cinq semaines).
L’effet César n’aura eu de prise que sur Lady Chatterley propulsé dans le top 20 grâce à son titre honorifique de meilleur film français de l’année et Ne le dis personne. Le long métrage de Pascal Ferran s’approche désormais des 300 000 spectateurs exigeants tandis que le deuxième bébé de Guillaume Canet frise les trois millions d’excités. Enorme.
Côté américain, Ghost rider s’en sort avec les honneurs et dépassera le million pour sa quatrième semaine malgré une réputation exécrable, mais c’est La nuit au musée qui s’est imposé comme la production yankee top incontournable du moment avec 2 087 000 grands gamins. Le nombre 23 (375 000 fans de Jim Carrey), Bug (39 000 entrées en 2 semaines), Au nom de la liberté (tout juste 10 000 curieux en 14 jours) et Dreamgirls ont essuyé de sérieux revers. Le biopic sur les Supremes a dépassé pitoyablement les 306 000 entrées en deux semaines malgré tout le buzz autour de ses nominations aux Oscars. Ces derniers auront par ailleurs peu aidé la carrière du second volet d’Eastwood sur la Deuxième Guerre mondiale, Lettres d’Iwo Jima déguste avec 244 000 fidèles en trois semaines, là où Mémoires de nos pères peinait à rassembler 460 000 soldats sur la même durée. Deux bides consécutifs pour le père d’un Million dollar baby multimillionnaire. La roue tourne.
Les autres œuvres sélectionnées aux Oscars n’auront eu un écho que très mesuré. Chronique d’un scandale et son duo d’actrices épatant ne s’est guère illustré avec 116 000 "professeuses" en deux semaines (la deuxième essuyant une baisse significative de 58%) et Le dernier roi d’Ecosse méritait mieux que ses 245 000 ennemis de Dada en quatre semaines.
Du côté des productions enfantines hivernales, le Vilain petit canard et moi, version ciné d’une série télévisée franchouille, s’est ébroué à 285 000 canetons, alors que La ferme en folie et son budget plus étoffé en veaux n’a pas eu l’occasion de faire la foire avec 343 000 bovins en vingt-et-un jours. Ridicule. Le petit monde de Charlotte parti de très bras a su se maintenir et approche les 400 000 porcelets en cinq semaines. Le bouche-à-oreille a donc payé.
Dans le créneau délicat de l’art et essai, les échecs auront été légion. Entre adultes souffrait peut-être de l’estampille Lelouch. Il s’est ramassé à 33 000 tickets, alors que Huppert a connu avec Nue propriété l’un de ses scores les plus chétifs avec 53 000 visiteurs en vingt-et-un jours. Le direktor n’a pas permis à Lars Von Trier de renouer avec le succès (38 000 employés en deux semaines). Enfin l’abscons INLAND EMPIRE s’est pris la dérouillée du mois avec 100 000 arnaqués en trois semaines. Le film a quitté le top 40 dès sa quatrième semaine d’exploitation. Incroyable. Enfin sur un ton plus léger, la comédie indépendante Juste une fois ! a vite déchanté , dépassant à peine les 15 000 entrées en quinze jours.