Odyssée de l’espace
Le 2 janvier 2018
Bienvenue dans la quatrième dimension, ses robots, ses hommes de l’espace et ses cow-boys trouillards !


- Réalisateur : Robert Wise
- Acteurs : Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe, Frances Bavier
- Genre : Science-fiction, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Splendor Films
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h32mn
- Reprise: 3 janvier 2018
- Titre original : The Day the Earth Stood Still
- Date de sortie : 18 avril 1952

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– Année de production : 1951
– Critique du remake 2008
L’argument : Venu d’une autre galaxie, un extra-terrestre débarque de sa soucoupe volante dans les jardins de la Maison Blanche. Sa mission : faire passer un message sur le péril nucléaire. Les choses ne se dérouleront pas comme il s’y attendait.
Notre avis : La frontière est parfois mince entre la science-fiction et la fable idéologique, et bien des productions classées série B flirtent avec les genres, et laissent, avec quelques années de recul, un parfum désuet et la nostalgie d’une vision du monde un peu naïve et caricaturale. Le jour où la terre s’arrêta est de ces films que le temps polit pour en faire un modèle du genre, un fleuron de cette époque où la science-fiction servait d’exutoire aux angoisses imposées par la guerre froide et mettait en abyme l’insécurité du monde.
La trame fleure bon ses années cinquante. Un vaisseau venu d’ailleurs se pose au cœur de Washington et laisse échapper un homme de l’espace porteur d’un message pour l’humanité. Message de paix bien vite perverti par la violence aveugle d’une population aux abois qui ne voit que menace là où pourrait naître l’espoir d’un monde nouveau débarrassé de ses conflits.
- Copyright Splendor Films
Robert Wise applique à la lettre les clichés du temps, et la trame fantastique joue à fond le jeu de la science-fiction années cinquante. Costumes à la Bogdanov, robots surpuissants, soucoupe volante futuriste et choc des cultures. Le salut viendra bien sûr de la science, seule ouverte à l’ailleurs et à demain, et capable de déjouer la bêtise et l’obscurantisme pour sauver la planète malgré elle.
Le jour où la terre s’arrêta se regarde comme un document, et ce n’est pas un hasard si les bonus incluent des actualités d’époque. Reflet d’un temps où le cinéma était grand public, où les monstres, comme les robots, portaient les femmes fragiles comme des poupées de chiffon, le film exploite à la fois la fascination du public pour des effets spéciaux balbutiants et la psychose d’une mainmise de "l’autre" sur un confort chèrement acquis.
On ne peut que saluer la restauration de ces bijoux du cinéma, des moments d’illusion et de magie qui nous replongent au cœur d’une quatrième dimension où les images étaient noires et blanches, comme le monde.
- spip-bandeau
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas manquer : Rien de vraiment futuriste dans les bonus : bandes-annonces, galerie de photos, actualités d’époque et deux documentaires. En plat de résistance, Arrêter la Terre, 1h20 d’entretiens avec les différents partenaires du film, scénariste, acteurs, techniciens et Robert Wise himself qui offre un éclairage intéressant sur le choix du noir et blanc, économique dans un premier temps, mais qui donne des allures de documentaire à un film qui se veut visionnaire, ou encore sur les réactions outragées de groupes bien-pensants à propos de la résurrection de Klaatu : le scénario dut être discrètement modifié pour ménager les susceptibilités cléricales ! Par ailleurs, beaucoup de congratulations en tout genre (sans qui ce documentaire n’aurait pas été possible !) et un sympathique musée des objets dérivés, affiches, miniatures, boîtes d’allumettes et masque de Gort pour faire peur à ses amis. Les bandes-annonces proposent, outre celles du Jour où la terre s’arrêta, celles de diverses productions de SF de l’époque. Sur le disque 1, intéressant commentaire audio du réalisateur.
Image et son : La remastérisation image et son est soignée et permet de revoir enfin ce film dans des conditions satisfaisantes.