Mort et heureux de l’être
Le 1er mars 2016
Embryon vénéneux de film noir camouflé en suite des aventures du comte des Carpates, Le Fils de Dracula, né de l’alliance des frères Curt et Robert Siodmak, n’achève certes pas ses ambitions horrifiques mais se révèle un thriller passionnant.
- Réalisateur : Robert Siodmak
- Acteurs : Frank Craven, Lon Chaney Jr, Robert Paige, Evelyn Ankers
- Genre : Épouvante-horreur, Film de monstre
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h17mn
- Titre original : Son of Dracula
- Date de sortie : 14 décembre 1945
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– Année de production : 1943
Embryon vénéneux de film noir camouflé en suite des aventures du comte des Carpates, Le Fils de Dracula, né de l’alliance des frères Curt et Robert Siodmak, n’achève certes pas ses ambitions horrifiques mais se révèle un thriller passionnant.
L’argument : Un mystérieux personnage nommé Alucard débarque dans une petite ville des États-Unis.
- © Universal Pictures / Elephant Films
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Notre avis : Notre pauvre comte Dracula continue de se faire voler la vedette par ses rejetons. Ce troisième opus de la série Universal, tout comme son prédécesseur La Fille de Dracula, tourne autour d’une demoiselle vénéneuse et fatale, qui souhaite embobiner l’héritier du seigneur des Carpates pour obtenir la vie éternelle. La belle Louise Allbriton n’égale pas Gloria Holden, dernière vampiresse en date, mais offre néanmoins une performance efficace dans ce curieux mélanger d’horreur (un très léger soupçon, histoire de ne pas décevoir le public), de film noir et d’expressionnisme allemand. Pas surprenant, étant donné que Le Fils de Dracula est le fruit d’une collaboration entre les prestigieux Robert et Curt Siodmak, respectivement à la réalisation et au scénario. Allemands expatriés, Robert Siodmak a réalisé le chef-d’œuvre Les Tueurs, d’après Hemingway, tandis que son frère Curt a signé l’excellent scénario du Loup-Garou. Dans le rôle du vampire, l’homme à tout faire d’Universal : Lon Chaney Jr, qui s’en tire mieux que prévu. Connu pour son rôle inoubliable derrière le maquillage du Loup-Garou, il a également campé la créature de Frankenstein avant de prendre les traits du fils de Dracula. Si son physique imposant n’en faisait pas un candidat idéal pour un vampire, il se révèle excellent. Pas aussi connu qu’un Lugosi ou un Karlofff et moins célébré que son paternel, icône du muet, Lon Chaney Jr est peut-être le plus grand pilier de cette époque horrifique bénie.
Visuellement, le film emprunte beaucoup à l’expressionnisme allemand pour un résultat fascinant. Angles cassés, profondeur de champ poussée, superbes éclairages et une composition des plans unique, Siodmak dispose d’une patte inimitable dans la production hollywoodienne de l’époque. Au niveau du scénario, le détournement des codes est assez amusant, car la proie féminine du vampire se révèle être la réelle manipulatrice des événements. D’autres touches d’humour subtil parsèment le récit, comme par exemple la mise en abyme du personnage de Dracula, lorsqu’un personnage du film lit une des lettres de Jonathan Harker qui composait le roman épistolaire de Bram Stoker. Seul regret, tout comme dans La Fille de Dracula, l’aspect horrifique du film est assez anodin et malgré quelques belles ombres portées, les Siodmak ne capturent pas les ténèbres aussi bien que leur collègue James Whale. Le Fils de Dracula reste cependant un joli petit bijou de noirceur, qui a également le privilège d’avoir introduit le personnage d’Alucard dans la mythologie vampirique. Une création originale qui deviendra une star de jeu vidéo au Japon dans Castlevania quarante ans plus tard, une série de jeux qui se revendique en tant qu’hommage aux productions Universal. Une destinée que les frères Siodmak n’imaginaient probablement pas.
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