Mon chien, ce héros
Le 30 juillet 2018
Une histoire d’amitié entre un soldat et son chien qui manque sacrément de mordant.
- Réalisateur : Jean Becker
- Acteurs : François Cluzet , Nicolas Duvauchelle, Sophie Verbeeck
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Apollo Films
- Editeur vidéo : France Télévisions Distribution
- Durée : 1h23mn
- Date télé : 6 janvier 2022 21:10
- Chaîne : France 3
- Box-office : 330 460 entrées France / 47 374 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 28 mars 2018
En VOD le 22 août 2018
En DVD et Blu-Ray le 29 août 2018
Résumé : Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame...
Notre avis : Le réalisateur Jean Becker sait mieux que personne restituer les ambiances paisibles de campagne et mettre à l’honneur les gens simples, ou les oubliés de la société, s’attirant du même coup le mépris de l’intelligentsia cinématographique et la reconnaissance populaire d’un public touché droit au cœur par la bienveillance et la sérénité de quelques-unes de ses œuvres comme Les enfants du marais ou La tête en friche sans oublier L’été meurtrier tourné en 1983, qu’il n’hésita pas à teinter de noirceur et de sensualité et qui reste son film le plus emblématique.
Pour son quinzième long-métrage, il choisit d’adapter le roman éponyme de Jean-Christophe Ruffin sorti en 2014 et rate sa cible en se perdant dans une histoire désuète aux accents vaguement révolutionnaires bien vite étouffés dans l’œuf.
Toujours fidèle à sa chère Charente, Jean Becker pose sa caméra au cœur de Montbron, une petite cité de 2000 habitants, décor idéal pour quelques scènes joliment costumées et bucoliquement champêtres (le travail des champs à l’ancienne, la fauche des blés à la main), qui contrebalance chaleureusement la noirceur d’une geôle où deux hommes se confrontent mollement.
- Copyright Apollo Films
Jacques Morlac est un paysan ce qui ne l’empêche pas d’être lettré et d’avoir des convictions politiques. Il est communiste et partisan de la Révolution Russe de 1917. Il a lié son destin à celui de Valentine, fille de révolutionnaire. Il est embarqué dans cette guerre, bien malgré lui et a tôt fait de ressentir que l’amour de patrie a bien peu de choses à voir avec la réalité de la guerre, qui est surtout une affaire d’impérialisme et de domination. Décoré de la Légion d’honneur, pour ses exploits sur le front, il est pourtant désormais emprisonné dans une cellule d’un petit village du Berry, pour avoir déshonoré la nation en affirmant publiquement que les distinctions n’étaient faites que pour récompenser des actes de bêtes. Joignant le geste à la parole, il n’a pas hésité à ceindre le cou de son chien de la belle médaille rouge (d’où le titre de collier rouge). De ce fait, il risque une lourde peine.
Le commandant-magistrat Lantier du Grez, militaire austère issu de la haute bourgeoisie, est chargé de statuer sur son sort. L’histoire de Morlac, en tous points opposée à la sienne l’intrigue et remet en question ses certitudes sur la logique guerrière. La confrontation se transforme alors en une conversation qui n’évite pas les poncifs sur les horreurs de la guerre.
- Copyright Apollo Films
Le réalisateur l’affirme : il ne s’agit pas que d’un film sur la guerre mais aussi sur les rapports humains. Il en profite alors pour s’égarer (et le spectateur avec lui) sur des chemins qui ne mènent nulle part. Débutant comme une enquête policière sans grande profondeur, voilà que le récit s’oriente, à coups d’arguments peu consistants vers un discours anti-guerre qu’il convient, pour faire bonne mesure, d’agrémenter d’une histoire d’amour banale, avec en toile de fond la peinture bien peu originale d’une époque. Une telle diversité de sujets survolés et jamais réellement traités n’a d’autre effet que de brouiller les pistes et d’émousser l’attention du spectateur.
- Copyright Apollo Films
Un casting haut de gamme porté par une mise en scène solaire tente tant bien que mal de sortir le film de la fadeur dans laquelle il se complaît. Nicolas Duvauchelle (Jacques Morlac), réussit le tour de force de nourrir d’une humanité insoupçonnée ce personnage hautain et brutal qui ne suscite d’abord guère l’empathie sans toutefois parvenir à nous convaincre du bien-fondé de ses propos, la faute à des dialogues trop peu fouillés. Face à lui, François Cluzet (Lantier du Grez) à l’interprétation transparente ne réussit jamais à donner vie à ce militaire décidément trop falot. Si la présence affirmée de la jolie et trop peu connue Sophie Verbeeck (Valentine) apporte une note de charme inattendue, c’est sans doute le chien au regard affectueux et au superbe pelage, malgré les innombrables combats qu’il est censé avoir traversé, qui remportera le plus grand nombre de suffrages.
Parmi les nombreux films traitant de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences, celui-ci ne devrait marquer ni les esprits, ni les annales du cinéma français.
Suppléments DVD & blu-ray :
– le making of (35 minutes)
- Jaquette blu-ray © 2018 France TV Distribution. Tous droits réservés.
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quejf 15 avril 2018
Le collier rouge - la critique du film
Pas peu fier de Jaeger, frère de ma chienne Naïs, et de Karma, le papa, doublure de son fils pour les scènes de combat.