Retour aux sources
Le 10 mai 2008
Un film très autobiographique sur la recherche de ses racines, empli de mélancolie et de nostalgie.


- Réalisateur : Guy Gilles
- Acteurs : Marthe Villalonga, Micheline Presle, Patrick Jouané, Edwige Feuillère, Roger Hanin, Annie Girardot, Élina Labourdette, Jacques François, Lucienne Boyer
- Genre : Comédie dramatique, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films 13
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 18 novembre 1970

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Résumé : Originaire de Tunisie, Pierre vit maintenant dans le quartier du Marais, rue des Rosiers. Brusquement saisi du désir de quitter Paris, il part pour Tunis sur les traces de son passé.
Critique : Jeune homme mystérieux et un peu sulfureux, Pierre papillonne dans Paris, fréquentant les milieux étudiants tout en entretenant des relations avec des hommes et des femmes d’âge mur, jusqu’au jour où l’heure du départ ou plutôt des retrouvailles avec sa terre natale a sonné.
Réunissant à nouveau une brochette d’acteurs célèbres avec Edwige Feuillère, Annie Girardot, Roger Hanin, et Micheline Presle autour de Patrick Jouané, le double du réalisateur à l’écran, Le clair de terre est une sorte de synthèse de tous les thèmes introduits ou développés précédemment dans L’amour à la mer et Au pan coupé : le portrait d’une jeunesse en mal de vivre toujours à la recherche d’un ailleurs, la hantise du temps qui passe illustré ici par une visite guidée historique de Paris placée sous le signe du kitsch, la primauté du souvenir et un goût prononcé pour les collections en tout genre, comme un défi au temps, mais aussi les racines pieds-noirs du réalisateur né à Alger en 1938, ou encore l’absence de la mère perdue à vingt ans juste avant le départ pour Paris, une mère à la fois absente de la vie de Pierre et présente à travers chacune des femmes plus âgées qu’il côtoie.
Ce film pousse aussi encore plus loin une réalisation quasi photographique par instants, du diaporama à partir de cartes postales d’Alger et de Tunis en passant par une successions de plans fixes, des instantanés qui dévoilent sous tous les angles visages, paysages, et objets comme pour mieux fixer le temps sur la pellicule. La musique également tient une place plus importante que dans les premiers films, véhiculant l’angoisse du temps qui passe et celle de ne pas vivre pleinement sa jeunesse, de passer à côté de certaines choses, avec notamment, en leitmotiv, Le temps perdu d’Hervé Vilard.
Le clair de terre est le plus grand succès de Guy Gilles et le film qui lui permit véritablement d’accéder à la reconnaissance au début des années 70.