L’amour à la mer - la critique

Une réflexion sur la vie, le cinéma et le temps qui passe marquée par la fuite en avant du personnage principal, d’une grande beauté plastique et visuelle.

L’argument : Geneviève, une jeune Parisienne, est amoureuse de Daniel, un marin rencontré en vacances. L’été les réunit, l’automne les sépare. Ils s’écrivent, chacun vivant sa vie, lui à Brest avec ses copains, elle à Paris dans l’attente de le revoir.

Notre avis : Premier long métrage de Guy Gilles, L’amour à la mer obtint le Prix de la critique au Festival de Locarno en 1964 mais ne sortit jamais en salles faute de distributeur !
L’amour à la mer est un film très visuel marqué par un nombre conséquent de plans et un festival d’effets et de mouvements de caméra, comme si celle-ci cherchait constamment à prendre de vitesse les acteurs, traduisant ce sentiment d’urgence inhérent à l’univers de Guy Gilles.
Tout en esquissant un portrait amoureux et quasi-photographique de deux villes, Paris et Brest, le film introduit un certain nombre de thème récurrents dans la carrière du réalisateur, notamment l’obsession de l’écoulement du temps marqué ici par le retour des saisons ou encore celle de la mort qui frappe sans prévenir, de préférence jeune, relevée au détour d’une anecdote ou d’un gros-titre.
Traversé de nombreux caméos (Jean-Claude Brialy, Alain Delon, Jean-Pierre Léaud, Juliette Gréco, Romy Schneider), le film témoigne déjà aussi de l’habileté du réalisateur à mélanger avec naturel visages d’acteurs illustres et moins illustres et d’anonymes.
Le film est l’histoire d’un amour impossible car à sens unique entre Geneviève et Daniel, mais aussi celle de la naissance d’une grande amitié entre Daniel et Guy faisant l’objet d’une véritable déclaration de part et d’autre. Résolument optimiste malgré l’angoisse sous-jacente, L’amour à la mer est un film sur l’apprentissage de la vie dont Daniel, se décrivant lui-même comme "inquiet et indécis" mais "pas désespéré", est le héros.

La bande-annonce : ICI