Land of plenty - la critique

Un peu répétitif et pas trop inspiré mais quelques moments de grâce comme Wenders sait les distiller.

L’argument : Vétéran de la guerre du Vietnam traumatisé par les événements du 11 septembre, Paul voit des terroristes partout. Paranoïaque, il est convaincu que l’Amérique est en état de guerre et sillonne la ville à bord de sa camionette de surveillance à la recherche de tout individu suspect. Après plusieurs années passées loin de chez elle, Lana rentre aux Etats-Unis pour travailler dans une mission catholique qui vient en aide aux sans-abri. Elle est également à la recherche de son oncle Paul.

Notre avis : La catastrophe du 11 septembre hante encore les écrans de cinéma. Après le documentaire de Michael Moore (Fahrenheit 9/11), voici dans un tout autre genre le dernier opus de Wim Wenders, réalisateur fasciné par l’Amérique, qui s’attaque à son tour à cette société traumatisée qui n’en finit pas de panser ses blessures. Et si le réalisateur allemand a choisi de planter sa caméra à Los Angeles plutôt qu’à New York, ce n’est pas un hasard. Mecque du cinéma hollywoodien et symbole de l’American dream (auquel Wenders ne croit plus), la cité des anges est aujourd’hui devenue une ville des plus terrifiantes. Plongée donc dans les bas-fonds de cette Amérique gangrenée par la pauvreté, la paranoïa et le patriotisme obsessionel.
Deux personnages. Deux visions de l’Amérique post-11 septembre : d’un côté une société aveuglée par son obsession de sécurité et de l’autre quelques individus idéalistes qui croient encore au dialogue entre les peuples. Que se passerait-il si ces deux univers antagonistes mais faisant partie de la même réalité (Lana et Paul sont de la même famille) étaient amenés à se rencontrer ? L’idée de départ est séduisante, mais le film n’est malheureusement pas à la hauteur de nos espérances. Faute d’un scénario solide, le propos de Land of plenty devient vite repétitif et perd de sa force. Malgré ses bonnes intentions, on a connu Wenders plus inspiré...
Land of plenty n’est certainement pas le meilleur film de Wenders, il offre cependant quelques moments de grâce qui raviront les fans du réalisateur : une musique comme à son habitude planante, un agréable zeste de roadmovie (genre dans lequelle Wenders excelle) ou encore une belle rencontre entre un adulte paumé et une jeune femme à la recherche de ses racines qui nous rappelle avec mélancolie les merveilleux Paris, Texas ou Alice dans les villes.