L’enfant sauvage
Le 20 mai 2021
Sélectionné pour l’Ouverture du Festival de Cannes 2015, La Tête haute oscille entre lueurs saisissantes et ressorts scénaristiques pompeux. Une réussite en demi-teinte.
- Réalisateur : Emmanuelle Bercot
- Acteurs : Benoît Magimel, Catherine Deneuve, Sara Forestier, Ludovic Berthillot, Catherine Salée, Diane Rouxel, Rod Paradot
- Genre : Drame, Teen movie, Drame social
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 13 juin 2024 23:40
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 13 mai 2015
- Festival : Festival de Cannes 2015
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Résumé : Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.
Critique : Après avoir filmé la folle échappée d’une soixantenaire en burn out dans Elle s’en va, Emmanuelle Bercot opte de nouveau pour une sortie de route : celle de Malony, dans La Tête haute. A la fable familiale se substitue cette fois une fable sociale. Sauf que le monde dépeint ici semble quelque peu moins idéalisé qu’à l’accoutumée, sans pour autant échapper tout à fait au happy end. Davantage encore que la trajectoire de Bettie, le cheminement de Malony est capté comme un engrenage. Dès les premiers plans, le piège se referme sur lui. Prisonnier du cadre, il assiste hébété à la détresse de sa mère, hors champ, tenue de s’expliquer dans le bureau de la juge. La suite ira à l’avenant.
Si Elle s’en va créait un dispositif de fuite où un plan-séquence permettait à Bettie d’échapper comme par magie à la torpeur du quotidien, La Tête haute façonne à l’inverse un système où aucune construction n’est possible. Fractionnés, les plans témoignent de l’impossibilité pour Malony de structurer son existence. Seule échappatoire possible pour lui : la haine avec un grand H. De telle façon que chaque mise à l’épreuve se traduit chez lui par une crise de nerfs auto-destructrice. A ce titre, les séquences de violence - parfois saisissantes - sont habilement mises en scène. Mais la formule, presque anesthésiante, finit malheureusement par s’essouffler à la longue. Et on peine à voir dans La Tête haute une véritable photographie de la détresse sociale.
Sans surprise, les performances de Rod Paradot, Sara Forestier et Benoît Magimel sont impeccables. Et il arrive par moment de penser aux bons côtés de Polisse - coscénarisé par Bercot - et de Mommy. Reste que si Emmanuelle Bercot a ici la prétention de dresser un véritable portrait social, les trop nombreux stéréotypes et tours de passe-passe scénaristiques ternissent l’ensemble. On aurait préféré davantage de retenue et peut-être un peu plus de finesse dans La Tête haute. Il n’empêche : le film a le mérite de rompre avec le glamour habituel des films d’ouverture à Cannes.
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