Le 22 février 2021
Dans une rue de Paris en 1914, une prostituée pense reconnaître Georges, un soldat en permission. Roger Vadim se rate presque complètement dans ce remake du film de Max Ophuls.


- Réalisateur : Roger Vadim
- Acteurs : Jean-Claude Brialy, Marie Dubois, Anna Karina, Jane Fonda, Claude Giraud, Maurice Ronet, Catherine Spaak, Jean Sorel, Francine Bergé, Bernard Noël
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h50min
- Date télé : 15 mars 2021 23:05
- Chaîne : OCS Géants
- Date de sortie : 16 octobre 1964

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Paris 1914 : Une fille des rues (Marie Dubois) se trompe en croyant reconnaître un certain Georges, quand elle croise un soldat (Claude Giraud). Mais comme celui-ci s’appelle Georges aussi, et qu’elle le trouve beau, elle lui propose de la suivre "gratis" derrière une palissade de travaux. Mufle, il ne lui fera même pas l’offrande d’une cigarette, avant de se sauver pour rejoindre sa caserne. On le retrouve ensuite dans un bal où il abandonne sa cavalière (Valérie Lagrange) quand arrive Rose, une petite bonne élégante (Anna Karina)...
Critique : On se demande bien ce qui a contribué à décider de ce remake en couleurs de La ronde, à peine quatorze ans après celui de Max Ophuls. Surtout que la comparaison n’est vraiment pas en faveur de Roger Vadim. Si le premier mettait en scène avec des chaussons de danse, le second a chaussé ses gros sabots, malgré le concours de Jean Anouilh au scénario et aux dialogues !
Là où Ophuls situait son action à Vienne en 1897, comme dans la pièce d’Arthur Schnitzler, Vadim transpose la sienne à Paris en 1914. Le narrateur, qui servait de fil conducteur dans le premier long métrage, disparaît dans le second. Pourquoi pas ? Mais si le premier brillait par sa légèreté et sa mise en scène virevoltante, parfaite pour cette forme de relais amoureux, le second nous livre une réalisation plate et décorative
Les décors justement sont l’un des points forts de cette version : François de Lamothe s’est surpassé en créant une ambiance pour chaque séquence, rehaussée par la lumière éclatante d’Henri Decae.
La distribution, quant à elle, est tout autant prestigieuse que chez Ophuls. Les personnages féminins sont d’une beauté éclatante : Marie Dubois en effrontée, Anna Karina faussement naïve, Jane Fonda, une idée du feu sous la glace, Catherine Spaak, mutine, et Francine Bergé en femme fatale. En revanche, les personnages masculins ne brillent pas par leur hauteur d’esprit : Claude Giraud incarne un mufle intégral, Jean-Claude Brialy, un fils à papa obsédé, Maurice Ronet, un bourgeois pétri de certitudes, Bernard Noël l’épicurien sans scrupules et, pour finir, Jean Sorel, interprète le fils de famille trop bien élevé.
Hormis ces qualités non négligeables, cette production ne pouvait que pâtir de la comparaison avec son modèle. Ce qui n’a pas manqué de se produire !