Le 18 juin 2022
Ce film vieillot ne vaut que par la découverte d’une Bardot insolente de beauté et de liberté.
- Réalisateur : Roger Vadim
- Acteurs : Brigitte Bardot, Jean-Louis Trintignant, Christian Marquand, Curd Jürgens, Georges Poujouly, Jean Tissier, Jane Marken, Isabelle Corey, Marie Glory, Jacques Ciron
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Cocinor
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 6 octobre 2024 22:45
- Chaîne : Paris Première
- Box-office : 3 831 979 entrées (France)
- Date de sortie : 28 novembre 1956
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Résumé : Juliette, une jeune femme d’une beauté redoutable, n’attire que convoitises autour de sa personne. Trois hommes se disputent son cœur indécis.
Critique : Et Dieu... créa la femme a d’abord été un succès aux États-Unis, succès de scandale, qui a ensuite réveillé la France conservatrice et révélé Brigitte Bardot, mais aussi Jean-Louis Trintignant. Mais le scandale vieillit mal. Ce qui marque aujourd’hui, ce sont moins les quelques scènes osées que les défauts du film, et en particulier son rythme anémique. Mais on aura également du mal à se passionner pour une intrigue flottante, ou à être fasciné par une interprétation passable : du raide Curd Jürgens à ce pauvre Jean Tissier réduit aux utilités, en passant par des seconds rôles presque tous gauches, c’est un festival de dialogues plus ou moins récités. Il faut dire que ceux-ci sont d’une lourdeur pachydermique ; on ne compte plus les sentences (« l’avenir, c’est ce qu’on a inventé de mieux pour gâcher le présent ») ou les naïvetés et maladresses. Nombre de séquences sont également poussives : la bagarre le jour du mariage est ainsi un modèle de comique involontaire.
- © Cocinor
Et pourtant quelque chose accroche, quelque chose qui tient de la fascination d’un homme pour une femme, celle de Vadim pour Bardot. Le film n’est jamais meilleur que dans ces courts moments de liberté où elle danse, marche sur la plage, ou est allongée nue (de dos, cela va de soi). Quand le cinéaste oublie sa volonté de raconter pour se perdre dans la contemplation amoureuse, quand il se contente de la filmer en train de vivre. Au bout du compte, on a le sentiment que le film raconte l’histoire en abyme de l’emprisonnement d’une actrice et de son personnage, captive d’une famille vieillotte ou d’un mari inconsistant, mais aussi d’un métrage dont elle tente de faire exploser les conventions. Et elle y parvient fugacement, quand elle se moque de l’argent ou de la politesse.
- © Cocinor
Certes, il y aussi, pour peu qu’on y soit sensible, un charme nostalgique qui se dégage d’une France provinciale encore très figée. De même l’aspect sociologique nous renseigne-t-il sur des mentalités et des préjugés sans doute toujours sensibles à l’époque. Mais tout cela pèse peu par rapport à l’insolente liberté d’un corps rétif aux règles de la société, de cette voix mutine, pourtant capable de force et de détermination. Bref, c’est pour Bardot qu’on regardera encore Et Dieu … créa la femme, malgré la fadeur qui s’en dégage.
- © Cocinor
Les suppléments :
Outre la bande-annonce, la galette propose un documentaire sur Vadim de 56 minutes, sage biographie informée mais assez plate, au commentaire très écrit. Ce sont davantage les images d’archives qui en font le prix (dont quelques scènes inédites aussi courtes que provocantes), le caractère hagiographique étant pesant. Mais ceux que cela passionne sauront tout de la vie sentimentale du réalisateur.
L’image :
La restauration 4K est une merveille ; entre les couleurs pimpantes, l’absence de scories et la définition impeccable, c’est un plaisir des yeux incomparable. La profondeur de champ est en particulier un test remarquable, réussi haut la main.
Le son :
Là encore, malgré l’âge, la piste mono DTS-HD retrouve de l’ampleur et de la finesse et même les chansons (qui ont mal vieilli) sont d’une fraîcheur
étonnante.
– Sortie DVD et Blu-ray : le 5 septembre 2017
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