4 mois, 3 semaines et 2 jours
Le 30 juillet 2008
Se voulant le pendant à Un millier d’années de bonnes prières dont il reprend le thème principal - l’identité culturelle de la communauté chinoise immigrée aux Etats-Unis - La princesse du Nebraska est un film de chair et larmes qui suit une jeune chinoise moderne dans un périple dont l’issue décidera de son avenir.
- Réalisateur : Wayne Wang
- Acteurs : Ling Li, Brian Danforth, Minghua Tan, Zhi Hao Li, Hiep Thi Le
- Genre : Drame
- Date de sortie : 30 juillet 2008
– Durée : 1h20mn
– Titre original : The princess of Nebraska
Se voulant le pendant à Un millier d’années de bonnes prières dont il reprend le thème principal - l’identité culturelle de la communauté chinoise immigrée aux Etats-Unis - La princesse du Nebraska est un film de chair et larmes qui suit une jeune chinoise moderne dans un périple dont l’issue décidera de son avenir.
L’argument : Sasha est originaire de Pékin. Elle suit sa première année d’université aux États-Unis, à Omaha dans le Nébraska. Suite à des vacances passées en Chine, elle se découvre enceinte de 4 mois et décide de partir à San Francisco pour interrompre sa grossesse. Sans nouvelles du père de son enfant, Yang, un jeune artiste chinois, Sasha retrouve à San Francisco Boshen, l’ex-amant de Yang de retour aux États-Unis, qui essaie de la convaincre de garder l’enfant.
Notre avis : De même qu’après Smoke avec Brooklyn booggie, et Eat a bowl of tea avec Life is cheap but toilet paper is expensive, La princesse du Nebraska fut improvisé dans la foulée de Un milliers d’années de bonnes prières. Moins structuré, joué avec des acteurs non professionnels, ce film prend à nouveau pour sujet un membre de la communauté chinoise aux États-Unis, Sacha, mais sans les problèmes identitaires de Yilan, l’héroïne de Un millier d’années.... Jeune chinoise moderne, Sacha appartient à une génération décomplexée, accro du portable, parlant un mandarin "djeuns" dépoussiéré par l’usage du texto, qui prend ce qui l’intéresse dans la culture américaine tout en restant attachée à ses racines.
La trame - Sasha est enceinte de Yang, homosexuel chinois qui a (eu) pour amant Boshen, un Américain - rappelle la relation triangulaire de Garçon d’honneur de Ang Lee, à la différence près que les protagonistes de La princesse du Nebraska sont seuls au final.
Les pérégrinations de Sacha en pays inconnu (ici Chinatown à San Francisco), rappellent par certains aspects celles de M. Shi dans Un millier d’années.... Au gré de ses rencontres (avec Boshen, une prostituée, un proxénète...), la jeune fille cherche une réponse à son problème existentiel et très urgent : arrivée à un stade avancé d’une grossesse accidentelle venant s’immiscer comme un grain de sable dans un parcours tout tracé, Sacha doit décider d’avorter ou pas. Analysant froidement la situation, cette dernière envisage alors toutes les solutions, y compris les plus border line, avant de reconnaître son déni et de tomber le masque tandis que son regard sur la maternité évolue sous nos yeux. Scrutée sous tous les angles avec force gros plans plus ou moins ragoûtants sur un œil ou un ongle, le rapport de Sacha à son corps et à sa sexualité est ainsi au cœur du film. Sans la complainte envoûtante de Antony and the Johnsons (décidément à l’honneur ces temps-ci au cinéma alors qu’on retrouve Antony sur la B.O. de Soap), le long plan esthétisant sur Sasha immobile qui conclut le film pourrait paraîtrait vraiment long (près de quatre minutes et demi tout de même). Il laisse en tous cas à chacun le soin d’apporter sa propre interprétation sur la décision de la jeune fille.
En comparaison avec Un milliers d’années..., La princesse du Nebraska prend davantage le spectateur à témoin via une réalisation plus frontale qui ne peut laisser indifférent.
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Norman06 29 avril 2009
La princesse du Nebraska
La Princesse du Nebraska et Un millier d’années de bonnes prières forment un diptyque attachant sur l’acculturation. Le premier est plus audacieux formellement. Une séquence de dîner chez des bobos chinois de San Francisco en est le meilleur moment. Le second est plus profond par sa thématique qui aborde aussi le conflit des générations et les règlements de comptes intergénérationnels qui ne sont pas sans évoquer Sonate d’automne, la prouesse bergmanienne en moins. À voir dans n’importe quel ordre, les deux films jumeaux se complétant.