Le 29 juin 2021
Jérôme d’Estais nous invite à le suivre dans un voyage au cœur de l’œuvre de Leos Carax, au fil d’un parcours balisé par les lieux symboliques qui l’habitent. Une lecture originale et pointue de sa filmographie.
- Réalisateur : Leos Carax
- Auteur : Jérôme d’Estais
- Editeur : Marest éditeur
- Genre : Essai, Cinéma
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 24 juin 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : L’auteur, Jérôme d’Estais, collabore régulièrement à différentes revues de cinéma (La Septième Obsession, Ciné-Bazar, L’Ouroboros). Après Jean Eustache, Andrzej Zulawski, Barbet Schroeder, Jeff Nichols, Ira Sachs ou Kathryn Bigelow, l’essayiste se consacre désormais à Leos Carax, figure éclectique et romantique du cinéma français, en présentant une interprétation transversale de son œuvre, ponctuée de poèmes de Pierre Reverdy. De Boy meets girl à Holy Motors, en passant par Mauvais sang, Les Amants du Pont Neuf, Pola X, et Annette (sortie programmée en juillet 2021) ainsi que par ses courts et moyens métrages Strangulations Blues, Sans titre, Tokyo ! et Gradiva, l’auteur propose une véritable immersion dans l’univers forain, décalé et fantasque de l’artiste.
Critique : A l’instar de Reverdy, qui fait apparaître des liens secrets entre les choses ou les mots, aussi éloignés soient-ils, Jérôme d’Estais joue avec les images, celles des films de Leos Carax, qu’il fait renaître avec virtuosité dans l’imaginaire du lecteur, créant ainsi un vaste réseau de significations. L’essayiste s’empare des lieux récurrents de la filmographie du cinéaste, comme le pont, la rue, la limousine, les cimetières ou encore le monde sonore qu’il décortique pour l’occasion. Ces lieux, à valeur de symboles, sont autant de motifs qui composent l’espace poétique de l’artiste. Les angles de vue ainsi proposés par l’auteur mettent en évidence les fils invisibles qui relient les films de Carax entre eux et avec le cinéma en général, donnant une forme d’unité artistique à ses créations.
En effet, celles-ci sont traversées par différentes références, aussi bien littéraires que cinématographiques (première avant-garde, réalisme poétique, Nouvelle Vague...). Elles apparaissent subrepticement à l’œil du spectateur, sous forme d’empreintes qui se mêlent pour former un tout unique. De la même manière, l’auteur convoque à son tour les images des films de Carax dans l’esprit du spectateur, pour faire émerger un paysage recomposé, écho subjectif et pictural de son œuvre cinématographique.
Les parallèles et analogies diverses qu’il relève prennent corps dans une écriture sensible et rythmée, qui nous entraîne au fil de sa passion. Il en résulte un texte qui semble courir après les impressions de l’auteur, flirtant parfois avec une écriture surréaliste et exigeante. L’essai est en effet truffé de références riches et nombreuses, qu’il est impossible de comprendre ou d’apprécier sans avoir une connaissance préalable des films du réalisateur et beaucoup plus encore... L’auteur privilégie souvent la recherche de sens par la juxtaposition des images ou l’énumération de noms plutôt que par l’analyse, et certains passages auraient mérité d’être davantage explicités.
Réservé aux initiés, cet essai opère une véritable symbiose avec les réalisations de Leos Carax, que Jérôme d’Estais apprécie jusqu’à tenter d’en épouser le style et l’esprit dans son écriture. Certains passages, particulièrement brillants, comme celui sur le corps de Denis Lavant, sont en eux-mêmes une réécriture poétique de l’œuvre.
La petite géographie réinventée de Leos Carax - Jérôme d’Estais
MAREST éditeur - 216 pages - 19 €
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