Le 15 novembre 2022
La benjamine d’une famille se met en tête de marier ses deux sœurs aînées. Mélodrame social de la seule cinéaste japonaise d’après-guerre écrit avec la complicité de Yasujirō Ozu, l’un de ses maîtres.
- Réalisateur : Kinuyo Tanaka
- Acteurs : Chishū Ryū, Kinuyo Tanaka, Yôko Sugi, Hisako Yamane, Shôji Yasui, Mie Kitahara , Kō Mishima
- Genre : Mélodrame, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Carlotta Films
- Durée : 1h42mn
- Titre original : Tsuki wa naborinu
- Date de sortie : 16 février 2022
- Plus d'informations : La page de la rétrospective
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– Année de production : 1955
Résumé : À Nara près de Kyoto, le veuf et très croyant Makichi Asai (Chishū Ryu) vit paisiblement avec ses trois filles auprès d’un temple bouddhiste. L’aînée, Chiziru (Hisako Yamane) est veuve ; Ayako (Yōko Sugi), la cadette, n’est pas pressée le quitter la maison ; et Setsuko (Mie Kitahara) la benjamine, est à peine sortie de l’adolescence.
Critique : La famille, les rapports père-filles et l’obsession du mariage des filles... Il n’est pas surprenant que le cinéaste Yasujirō Ozu, qui a employé plusieurs fois Kinuyo Tanaka comme actrice, ait participé à l’écriture de ce deuxième film de la réalisatrice. De plus, c’est Chishū Ryu, l’interprète emblématique du cinéaste, qui incarne le père, un rôle particulièrement discret.
Setsuko la benjamine va se mettre en tête de marier ses deux sœurs. Avec la complicité de Shoji (Shoji Yasui), le frère de l’époux décédé, un oisif qui profite de l’hospitalité des Asai, elle va chercher un nouveau mari à sa sœur aînée et un autre pour sa seconde sœur. Piquante, capricieuse et virevoltante, telle une Audrey Hepburn orientale, elle joue les marieuses, et désire surtout rejoindre Tokyo où elle pense trouver un travail intéressant. Toute occupée à ses manœuvres pour lesquelles elle utilise la domestique de la maison (jouée par la cinéaste elle-même), elle finira par se rendre compte de ses sentiments pour Shoji.
Avec une mise en scène sobre et rigoureuse, proche aussi du style d’Ozu, le récit s’apparente à un marivaudage, mais qui n’oublie pas d’observer la société japonaise des années 1950, toujours marquée par la Seconde Guerre mondiale, et qui hésite entre tradition et modernité.
Toujours avec élégance, l’unique cinéaste féminine japonaise de cette époque réussit cette jolie comédie de mœurs bien ancrée dans sa réalité. Son troisième film Marternité éternelle (Chibusa yo eien nare), tourné la même année, se basera sur la vie de la poétesse Fumiko Nakajō décédée en 1954 à seulement trente et un ans.
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