La fiancée errante

La fin d’un amour déclinée avec légèreté. Décidément, le cinéma argentin a un ton bien à lui.

L’argument : Après une dispute dans le car qui les transporte sur les lieux de leurs vacances, Inès se retrouve sur le bord de la route sans son fiancé, Miguel. Livrée à elle-même, elle rejoint leur hôtel à Mar de las Pampas en espérant qu’il finira par la rejoindre.

Notre avis : La fiancée errante est un film frais sur la fin de l’amour, celle que l’on ne sent pas venir, qui laisse dans l’embarras et donne l’impression que le monde s’effondre. C’est en tout cas ce que ressent Inés entre ses coups de fil incessants à Miguel qui s’en est retourné à Buenos Aires. Elle l’exaspère même à force d’essayer de donner du sens à une idylle en sursis. Ana Katz a choisi de se filmer un peu hagarde, perdue au milieu des personnages sympathiques de cette station balnéaire. Pourtant, ils n’arrivent pas à combler le vide qui l’habite désormais. On finit par se prendre presque d’affection pour cette femme un brin lunatique, mais surtout très amoureuse. Comme Inès et ses multiples escapades pour oublier son chagrin, le film bouge et laisse interrogateur sur la fin de cette errance amoureuse. Ana Katz réussit ainsi à décliner le drame amoureux sur le ton de la légèreté. Résultat : rien ne se rajoute à l’émotion qui se dégage des images, surtout des gros plans sur le visage de l’héroïne. La réalisatrice argentine, qui a tourné en HD, la capte tout simplement et donne, avec son deuxième long métrage, un joli aperçu de ce qu’est aujourd’hui le cinéma de son pays. Normal, dirait-on d’un film qui figurait dans la sélection Un certain regard du dernier festival de Cannes.