Le 14 octobre 2018

Le cirque Plume, près de la cité des Sciences à la Villette, joue son spectacle d’adieu. C’est à ce moment solennel et pour la der des der, qu’il invite le public parisien pour rire et se divertir des prouesses et facéties de la troupe.
Notre avis : Oui, le cirque Plume c’est fini ! Ses fondateurs, les frères Kudlak, inventent pour se dire joyeusement adieu, leur cinquième saison. Pourquoi n’ont-ils pas passé le flambeau aux jeunes artistes qui les accompagnent, transmis le chapiteau à leurs enfants comme dans les grandes familles du cirque ? Pourquoi éteindre une marque de fabrique si appréciable et devenue au fil de ces quarante années une "institution" ? Mystère et boule de gomme.
- Yves Petit, Cirque Plume 2017
Les boutures inventives du cirque Plume, entre théâtre sans paroles, numéros d’acrobatie, concerts, sont devenues un modèle traditionnel. La narration et ses spontanéités disruptives, incluant des numéros forment un genre, unique, goûté par le public. Ces spectacles ne sont pas des revues enchaînant les performances. Aux paillettes des costumes moulants, aux lions encagés, à la peur du saut dans le vide les yeux bandés, ils ont apporté d’autres manières, plus douces, celles du second degré, de l’humour. Pourtant les numéros réalisés par des jeunes acrobates espiègles sont tout aussi époustouflants. L’orchestre jazzy des anciens jouent un crossover-jazz digne d’un concert à part entière. La voix rocailleuse du compositeur, pianiste, soutient la grâce de l’équilibriste tandis que l’on suit ému(e) son saut périlleux sur trois dernières notes qui s’éloignent dans la réverbération. C’est beau. La jeune contorsionniste, une paire de skis aux pieds, fait un numéro digne de Charlie Chaplin. Excellent ! Un homme fait le chien, puis le cheval, puis en repousse, de son bide proéminant, un autre qui roule en arrière. Comme toujours au cirque tout cela à l’air facile, presque improvisé alors qu’il faut du métier pour nous faire passer par toutes ces émotions.
- Yves Petit, Cirque Plume 2017
Pour la dernière saison avant de renoncer, pour celle qui voit s’éteindre la nature sur notre planète, la poésie du cirque Plume côtoie le rationalisme de la cité des sciences. Le chapiteau de toile se dresse encore à quelques pas de la géode de métal. Les poètes et les scientifiques, tous chercheurs en leur matière, forment encore pour quelques dates la gloire de la Villette.
Ne vous fiez pas à l’affiche qui est affreuse ! A vos places ! Prêts ! Partez !
A voir les pirouettes et pitreries ! A lire de la poésie comme il en est déclamé pendant le spectacle ! A aimer le cirque plume avant qu’il ne s’envole.